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mercredi 25 septembre 2013

Les bonheurs de la coloc berlinoise


Annette, auteure du blog Salon de thé berlinois, est l'invité de Rainbow Berlin aujourd'hui. Ayant vécu 7 ans en Allemagne, elle a développé une connaissance assez poussée des WG, les fameuses colocations si connues et si prisées des étudiants de tout poil qu'elle partage aujourd'hui avec tous nos lecteurs.

Si en France, les étudiants ont tendance à être parqués dans les cages à lapin qu’on appelle plus communément les cités universitaires, les Allemands, eux, se la jouent « gemütlich » et s’organisent à plusieurs pour organiser des WGs (Wohngemeinschaft = colocations) dans des appartements parfois vraiment énormes et souvent très bien équipés. Je me souviens à Brest de mon petit 9 m² humide et mal isolé, des trois douches et trois toilettes pour 30 personnes. Venir en Allemagne a vraiment changé ma vision de la vie étudiante : appartements spacieux, cuisines mieux équipées que chez mes parents, soirées inoubliables avec des caisses de bières et salades de pommes de terre typiquement allemandes
D’aussi loin que je me souvienne, sur mes 7 ans passés en Allemagne, j’ai vécu dans plus de 15 WG différentes, dont 5 dans le quartier de Neukölln, rien que l’année dernière. Je suis passée de la superbe chambre de 30 m² à Richardplatz pour 250 euros/mois à la chambre miteuse à côté du ring de la Sonnenallee, où les mecs bourrés s’égosillaient et hurlaient leur désespoir les nuits de pleine lune.

Voici quelques portraits typiques et atypiques de colocations que tu pourrais avoir si un jour tu viens habiter à Berlin

La coloc bohème et artiste

C’est généralement la coloc que je préfère ! On vit dans un véritable bordel artistique : les colocs à la fantaisie sans limites t’entraînent dans un monde féerique et fascinant et te donnent donc un pass pour découvrir la scène artistique de Berlin, très déjantée et excentrique. C’est ainsi que j’ai connu un danseur sur échasses, une jeune fille qui faisait du clown acrobatique, un poète maudit, une violoniste et un travesti célèbre à Neukölln. Ce genre de coloc est très répandu à Berlin et vous donnera une vision très alternative de la vie. Avec un peu de chance, tu tomberas sur un DJ qui te donnera des entrées VIP dans les bons clubs de Berlin ;)

La coloc anti-

Ils sont anticapitalistes, contre la société de consommation et privilégient le « fair trade », le bio ainsi que le fait main et il faudra t’y adapter. Leurs règles sont très strictes, même si c’est un mode de vie alternatif très intéressant. J’ai eu une coloc qui était végétalienne, qui faisait de l’art avec les déchets, prenait des douches froides sans savon, n’allait jamais chez le médecin et rejetait la société en bloc. Elle bossait dans une sorte de communauté indépendante de l’Etat. J’ai eu aussi les colocs féministes pur et dures, avec du poil aux jambes (façon de parler), qui rejetaient les hommes comme si c’était de véritables parias. Eh Oui Messieurs, il faudra vous habituer à une société berlinoise assez féministe ! Généralement, le coloc anti- te regarde avec un air de mépris, car toi, tu es la petite consommatrice de base qui bosse dans une société de marketing web, et se cale dans son canapé bien confortablement le soir venu pour regarder ses séries américaines débiles à la TV. Oui, à Berlin, la normalité est TERRIBLEMENT ennuyeuse.

La coloc des éternels étudiants

Tu peux parfois tomber avec des étudiants de plus de trente ans, ce qui fait tout de même un sacré décalage car en France on a tendance à accomplir notre parcours étudiant d’une traite et à avoir fini vers 24-25 ans ! Les étudiants allemands prennent un peu plus leur temps : ils partent un an à l’étranger, ils font une année civique, bossent quelques temps ailleurs ou rejettent simplement leur semestre à l’année prochaine si jamais la paresse les prend au dépourvu. Pas de stress. Ils se lèvent à pas d’heures et vivent à plus de trente ans, toujours au rythme des petits jeunots, nuits blanches à la clé, sans compagnon (ou alors des aventures d’un soir) ni bébés braillants.

L’auberge espagnole

L’auberge espagnole représente généralement la colocation à plus de 6 personnes dans un même appartement. C’est souvent le bordel, personne ne fait la vaisselle ni ne tient compte du Putzplan (le plan de ménage), mais tout de même qu’est-ce qu’on se marre ! Généralement c’est une coloc très colorée et tolérante avec des gens venus de tous les horizons où la vie en communauté est une fête perpétuelle. C’est cool quand on est dans le même état d’esprit, ça peut devenir très envahissant quand on a des obligations. Par contre, c’est le meilleur moyen de te faire pleins de potes dès ton arrivée et de te créer une bonne connexion à Berlin, dans une atmosphère chaleureuse où l’ennui n’a pas sa place.

Le coloc rigide

C’est tout le contraire de l’Auberge espagnole : en effet, le coloc maniaque n’aime pas vraiment t’avoir dans les pattes et ne supporte pas que tu touches à ses affaires. Tu es juste là pour payer ta part du loyer, point barre. Attention : une poêle non nettoyée ou une simple tâche peut mener à une situation de crise imminente ! Les mecs seront d’ailleurs priés de ne pas pisser debout dans les chiottes (je sais, c’est assez castrateur). Il n’est donc pas très facile de se sentir comme chez soi et on a qu’une envie : se réfugier dans sa chambre pour ne pas croiser l’autre. Par contre, il te prévient directement dans son annonce qu’il ne veut rien avoir à faire avec toi. Si tu pars dans la même optique, alors pourquoi pas ?

La coloc avec extrawurst

Il existe enfin de drôles d’annonces de WG. Une copine avait par exemple visité une WG FKK (naturiste) qui n’acceptait que les gens tous nus. Brrr, en tant que petite française prude, non, je ne me vois pas cuisiner des Spätzle et boire une Becks à table en tenue d’Eve, entourée d’inconnus. Une autre amie m’a rapporté le cas de ce type qui te faisait payer la chambre pas chère, mais en échange tu devais lui fournir un paiement… en nature. Je ne sais pas si c’est un mythe urbain mais c’est quand même un peu glauque !


Et toi, as-tu d’autres expériences particulières WGistes à raconter ?





mercredi 18 septembre 2013

Les fantômes de l'Ambassade d'Irak abandonnée

Un lieu abandonné dans la précipitation

"On part, vous avez 5 minutes, faites vos valises !" C'est probablement l'ordre précipité qui a dû être donné à l'Ambassade d'Irak en janvier 1991, quand en pleine Guerre du Golfe, le personnel diplomatique irakien installé à Berlin a été sommé de quitter la capitale allemande dans les plus brefs délais.

Documents abandonnés dans l'ambassade d'Irak

Ils n'ont même pas pris la peine de ranger leurs bureaux. Près de 20 ans plus tard, les téléphones décortiqués, machines à écrire rouillés et télex en morceaux sont toujours la même place sur le bureau, ainsi que des manuels et des listes de numéros de téléphone.

Le site abandonné de l'ambassade d'Irak n'est pas le lieu à l'abandon le plus grand de Berlin, mais avec ses 5 000 hectares, il y a déjà de quoi faire en terme d'exploration urbaine ! L'endroit appartient à l'Allemagne, mais la République d'Irak dispose de "droits perpétuels et exclusifs" accordés par la RDA.
Street Art dans l'ambassade d'Irak abandonnée

Les Irakiens, revenus en Allemagne en 2003, sont installés dans une nouvelle ambassade toute belle et toute neuve dans le quartier de Dahlem et ont d'autres chats à fouetter que de déterrer les squelettes dans les placards de leur ancien lieu d'habitation berlinois.
En attendant la décision des Irakiens sur le sort de leur ancienne ambassade à l'abandon, le lieu est infestés d'explorateurs de tout poil: chasseurs de trésors, rave party, photo shooting, street art artistes - l'ambassade abandonné d'Irak vibre de vie entre ses fantômes.

L'Irak: le premier pays non-socialiste à reconnaître la RDA.

Le bâtiment abandonné de l'ambassade d'Irak est un cube de béton préfabriqué qui porte bien son âge: construit dans le style Plattenbau, si commune à l'ère soviétique et qu'on retrouve dans l'architecture carrée du quartier de Marzahn par exemple, il s'élève au fond d'un cul-de-sac dans le quartier berlinois de Pankow. 

Ses murs gris démentent son passé coloré. Car l'endroit a été le lieu de beaucoup d'événements et complots et nombreuses sont les légendes urbaines qui courent sur l'ambassade d'Irak abandonnée.

L'ambassade d'Irak a été construit en 1974, lorsque l'Irak avait de bonnes relations avec la République Démocratique d'Allemagne. Cinq ans plus tôt, l'Irak avait été le premier pays non-socialiste à reconnaître la RDA comme un Etat et cela avait permis aux deux pays de développer une amitié spéciale. Saddam Hussein a même invité Erich Honecker à Bagdad en 1980, probablement pour discuter de contrats d'armement. Il est aujourd'hui largement admis que la RDA offrait un soutien à l'Irak, notamment dans le domaine des recherches scientifiques pour le développement d'armes nucléaires et chimiques. 

En 1980, deux membres du personnel de l'ambassade d'Irak ont été arrêtés dans Berlin Ouest alors qu'ils essayaient de livrer une valise d'explosifs dans le cadre d'un complot visant à tuer un groupe de dissidents kurdes lors d'un mariage. L'ambassade d'Irak de Berlin s'est de nouveau retrouvé sur la sellette en 1990 quand le magazine Junge Welt a révélé que le bâtiment irakien était utilisé pour stocker des armes et des explosifs et que des chambres au rez-de-chaussé (que vous pourrez d'ailleurs visiter) abritaient des terroristes. 

Une histoire mouvementée qui s'est abruptement terminée en 1991 quand le personnel a quitté l'ambassade dans la précipitation, laissant le lieu à l'abandon et livré à ses fantômes (et ses hordes d'explorateurs de lieux abandonnés).

Les trésors de l'Ambassade d'Irak

A notre arrivée, et bien que le portail de fer blanc rouillé soit ouvert et invite à la découverte, la porte principale, elle, est scellée de façon drastique. Pas de problème, les explorateurs berlinois de tout poil ont fait leur propres passages: portes forcées, vitres cassées, murs démolis. Le chemin est donc tracé, pas besoin de se mettre à quatre pattes dans la boue ou à se tortiller à travers une fenêtre cassée comme ce fût le cas dans le dépôt de train abandonné de Pankow.

La première chose que l'on remarque quand on entre dans l'Ambassade abandonnée d'Irak, c'est l'odeur de papier moisi.

Berlin abandonné: l'ambassade d'IrakCar du papier, il y en a ! Des feuilles volantes, des piles de documents, des livrets de propagande, des fichiers, des noms, des adresses, des photos, des visages... ce sont des montagnes de vies qui gisent, éparpillées sur le sol, dans un fatras d'eau stagnante et de tâches de rouille au milieu de sofa éventrés, de chaises renversées, de bureaux ravagés, de murs noircis, d'éclats de verre. Les rideaux, sales et en lambeau, flottent nonchalamment dans la brise entrant à travers les fenêtres brisées.

La plupart de ce que les Irakiens ont laissé dans l'ambassade lors de leur départ précipité en janvier 1991est toujours là. Evidemment, après plus de 20 ans d'abandon, tous les trésors les plus précieux de l'ambassade d'Irak ont disparu. Pas la peine d'espérer ramener une photo de Saddam Hussein pour orner votre mur. Mais il y a encore de quoi faire: des lettres adressées à M. Issam Salman Al Rawi de l'ambassade d'Irak à Londres dans les bureaux du premier, des manuscrits sur la guerre Iran-Irak au sous-sol, et beaucoup de photos de soldats irakiens souriants à l'action avec leurs lance-missiles.

Berlin abandonné: l'ambassade d'Irak
Des idiots ont aussi mis le feu au bâtiment abandonné à plusieurs reprises, détruisant dans les flammes, des documents historiques et intéressants (en plus de rendre l'endroit passablement dangereux...)
A une certaine époque, ces documents, pour la plupart écrits en arabe, devaient tous être rangés dans les grandes armoires mais depuis, le mobilier a été déplacé, cassé, les papiers ont été éparpillés et les machines à écrire, les fax et photocopieurs se sont vu mis en morceaux, décomposés, éventrés.

Comme dans tous les bâtiments abandonnés, les visiteurs ont laissé leur marque dans la forme d'images, de slogans et d'autres formes plus (ou moins) réfléchie art. Les bombes de peintures vides avoisinent les demandes de visa de Herr Schneider en 1967, les capsules de bières ponctuent les spots de graphe.

L'Ambassade d'Irak abandonnée, livrée à ses fantômes de la Guerre Froide, n'est plus qu'un écrin d'incertitude brillant sans éclat entre un passé mouvementé et un présent incertain. 

Ambassade d'Irak abandonnée à Berlin: toutes les infos pratiques

Indice de présence policière

Berlin abandonné: l'ambassade d'IrakSelon le moment de la semaine où vous souhaitez visite l'ambassade d'Irak, le risque passe de faible à très élevé. Entouré de bureaux, avec une entrée absolument pas à l'abri des regards, les jours ouvrés, les Allemands travaillant dans le coin n'hésitent pas à rameuter la Polizei dès qu'un mec louche tourne autour de l'ambassade abandonnée. Vu l'état des lieux, je pense qu'ils en ont eu assez des fêtards et des casseurs de tout genre établissant leurs quartiers en face de leur lieu de travail.

Facteur touristique

Elevé. L'ambassade d'Irak est un des lieux incontournables pour qui aime l'exploration urbaine et la visite de lieux abandonnés. Si l'ambassade d'Irak n'a pas encore atteint l'influence et la renommée de la Eisfabrik ou de Teufelsberg, c'est que les touristes visitant Berlin sont réticents à se rendre dans le quartier éloigné de Pankow où ce trouve ce bâtiment abandonné. On croise aussi dans ces couloirs chargés d'histoire des photographes en quête d'un spot de photographie fashion et insolite. Y sont pas dérangeant, mais ils cassent l'ambiance...

Berlin abandonné: l'ambassade d'IrakPossibilité de looter?

Elevé. Même si tous les items les plus sympathiques de l'Ambassade d'Irak ont été fauchés il y a des plombes, il reste des trucs chouettos à ramener en souvenir: demandes de visa d'Allemands de l'Est, correspondances entre Irak et Allemagne, livrets de propagande etc. Les explorateurs urbains maîtrisant l'arabe sauront plus facilement identifier quels documents ont encore de la valeur.

Se rendre à l'Ambassade d'Irak abandonnée


Adresse : Tschaikowskistrasse 51 - 13156 Berlin.
Transports : Station de Tram M1, Bus 107, Bus 250 (Station Tschaikowskistrasse) // Bus 150 et 155 Station Homayerstrasse. Ou venir à pied de S2 Pankow.


Berlin abandonné: l'ambassade d'Irak





jeudi 12 septembre 2013

Affiches électorales allemandes et grosses rigolades

élections allemandes
Poubelle berlinoise estampillée: urne. Un grand respect pour le process électoral, en Allemagne

Ah, les élections allemandes.

Comme les élections françaises, c'est la grande parade de l'humour. Nombreux sont les petits malins qui détournent les affiches à tout va: changement de slogan, moustache à la Hitler, références pornographique... Cette année, les Bundeswahl sont d'une chiantise absolue et les partis politiques allemands n'offrent aucune surprise, tant dans leurs mots que dans leurs actions. Bref, les Allemands ont décidés de faire leur parti (haaha, jeu de mot... ok, je sors) de cette latence politique et de faire mumuse avec les affiches électorales. Le résultat est délicieux - comme quoi, oui, les Allemands sont capables d'humour.

Petit paysage d'horizon des meilleures affiches électorales allemandes détournées

élections allemandes - les verts2 Girls, 1 Cup est une référence claire au film pornographique du même titre (ça va encore m'attirer beaucoup de visites sympa, ça, au niveau des mots clefs). La campagne électorale des Vert (die Grüne) a comme slogan "Und du?": "Et toi?". L'idée derrière doit être: donner envie aux Allemands d'inciter le changement en l'interpellant directement et en le prenant à parti. Septiques face aux changements, les Allemands se souviennent très bien que la dernière fois que les Grün étaient au pouvoir, l'Allemagne a bombardé des civils à Belgrade, n'ont pas protesté contre les réformes Hartz IV qui ont rongé les acquis sociaux, ont laissé se faire la libéralisation des marchés financiers et la réduction des impôts pour les plus hauts salaires... bref, que du bonheur dans un ciel bleu serein, quoi !

2 Girls, 1 Cup, une façon de prévoir à quelle sauce les Allemands vont être mangés s'ils votent pour les Grün?

élections allemandes - la CDU
Rions avec la CDU, pour une fois...

Passons aux détournements des affiches électorales de la CDU

La CDU est le parti politique allemand, équivalent de notre parti de l'UMP et qui est en place au pouvoir en ce moment en Allemagne - et qui risque d'y rester, d'ailleurs. On commence par une seconde référence au porno car le zizi et le kiki, y'a que ça de vrai pour faire ricaner les gens, n'est-ce pas? Et ça marche ! Parce que le détournement de cette affiche de la CDU tourne sur tout le net. On peut y lire: "Haha, une tablette. Mais c'est trop cool. On peut même aller sur YouPorn." Nan, mais si, roh, c'est drôle.
Dans une veine toute différente, et sur un tumblr allemand qui atteint des sommets de célébrité sur le web schleu, les électeurs Outre-Rhin se sont amusés à reprendre et détourner une affiche électorale montrant les mains de Merkel dans cette posture qui lui a valu les ricanements de tous les internautes du monde. Mon préféré reste celui de Voldemort, mais chaque jour, des petits rigolos postent de nouvelles créations - l'imagination et la surprise y sont au rendez-vous, bien plus que pendant la campagne électorale allemande, en tout cas.
Pour terminer une blague assez facile sur Hitler. Je ne vous fais pas la traduction, il n'y a pas besoin d'avoir un allemand bien poussé pour comprendre l'image à la petite moustache droite...

Le SPD n'est pas en reste.

"Contre la TVA sur l'alcool" - le site Stern s'est amusé à créer ses propres affiches électorales du parti politique allemand de gauche, le SPD. Cette affiche électorale et ce slogan sont mes préférés, mais c'était serré avec "Plus de femmes à des postes à responsabilité - sauf à la Chancellerie". Ah moi, dès qu'on vient se moquer de Merkel, je suis toujours partante !
Ah, la première référence à la drogue ! "Vous préparez le crack, j'amène la bouze", voilà ce que nous promet Mathias Brodkorb. Un argument de choc dans un pays qui autorise les salle de shot (il y en a d'ailleurs une à Berlin, près de la station de U-Bahn de Zoologischer Garten). Ben si avec des arguments pareils, il n'est pas élu...
Batman, tintintin ! La SPD à la rescousse de l'Allemagne. Mais qui est Robin ?

Elections allemandes - la SPD

Bonus d'affiches électorales allemandes non identifiables

Elections allemandes
Les yeux de la mort qui tue
Elections allemandes
Enfin une affiche électorale qui dit la vérité: "Tout ça n'est que mensonge"

Pour voir plus de détournements d'affiches électorales, c'est par ici:

Vous avez des affiches électorales allemandes détournées que vous voulez partager? Venez les poster sur notre page Facebook !





lundi 9 septembre 2013

Berlin à bicyclette euh !

Le vélo à Berlin, en été, c'est chouette pour découvrir la ville.

Les cyclistes sont gâtés à Berlin. La ville est en effet parée de pistes cyclistes très bien aménagées et de feux de circulation spéciaux. Aussi, n’hésitez pas à louer un vélo si vous souhaitez visiter Berlin quartier par quartier.
Nous avons enrichi cet article grâce aux commentaires très pertinents de Thomas que nos avons reçu sur notre page Facebook. Un grand merci à lui pour toutes ces informations sur le vélo à Berlin.

Découvrir les secrets de Berlin à vélo

Berlin est riche en monuments historiques. La ville étant plate, tout le monde roule à vélo : hommes, femmes, petits et grands. La visite en bus peut donc s’avérer ringarde, la visite à pied doit quant à elle être fatigante. Offrez-vous plutôt une visite guidée à vélo, de préférable en groupe et accompagnée d’un guide compétent qui vous proposera de superbes itinéraires.
En pédalant à travers la ville, vous découvrirez l’histoire de la Prusse, du XXème siècle, et notamment de la guerre mondiale. Vous saurez aussi davantage sur le Mur de Berlin et sa chute, mais aussi sur les attraits touristiques du Berlin actuel. Vous ferez probablement des arrêts au Gendarmenmarkt ainsi qu’à la Colonne de la Victoire, en passant par la Cathédrale Berliner Dom. Profitez également de votre balade pour partir à la découverte de l’Allemagne nazie, à savoir les bunkers et tous les anciens bâtiments utilisés pendant cette sombre période.

Une fois sur place, trouvez donc rapidement un vélo, soit en recourant aux services d’une agence spécialisée dans la location de vélo, soit en en louant un auprès de votre hôtel. La location d'un vélo coûte environ 10€ la journée et on en trouve à peut près à tous les coins de rue. Pour un séjour plus long, préférez acheter votre vélo d'occasse, soit sur un des moult marchés aux puces de la ville, soit sur Ebay Kleinenanzeige.

Bref ce ne sont pas les vélos qui manquent à Berlin donc, en principe, vous n’aurez que l’embarras du choix (et les voleurs de vélos, aussi). Si vous êtes de passage à Berlin, vous pouvez aussi emmener le vôtre depuis la France, à condition de bien le protéger pendant le voyage (et notamment le dérailleur nous précisent les spécialistes de Veloclic.com)

Les Allemands sont de grands malades: même par -20C°, ils pédalent. Hop, les doigts dans l'nez... enfin, les moufles, quoi

Conseils pour se déplacer à vélo à Berlin

Berlin est parcouru de pistes cyclables, à priori donc, aucun problème pour pédaler dans la ville à peu près dans tous les quartiers. Mais les pistes cyclables ne sont pas présentes partout dans Berlin. Portez également une attention particulière aux feux de circulation, notamment ceux dédiés aux cyclistes.
Selon notre lecteur Thomas, les pistes cyclables berlinoises "sont bien souvent en plus mauvais état que la route. Seules les pistes cyclables annoncées par un panneau "un vélo dans un cercle bleu" sont obligatoires." Sans piste cyclable et sans panneau bleu, le cycliste est autorisé à rouler parmi les véhicules motorisés. Attention aux accidents !

Par contre le trottoir est interdit pour les enfants de plus de 7 ans, l'amende est de 35€! Pour être franche, je n'ai jamais l'expérience de ce problème - un policier m'a gentiment rappelé à l'ordre il y a deux ans quand je dévalais, de nuit, sans lumières, un trottoir exiguë dans Wilmesdorf, mais faut dire que j'ai joué la petite Française ingénue qui ne savait pas parler Allemand.

Autre point important: Berlin, les vélos doivent obligatoirement être équipés de réflecteurs, aussi bien devant que derrière, ainsi que sur les pédales et les roues. Eh oui, les cocos, faut que les conducteurs fous puissent vous voir pour éviter d'éparpiller votre cervelle sur le bitume. Pour connaître tout les accessoires indispensables à avoir sur son vélo à Berlin, faire un petit tour ici ! Sans tout cet attirail sur votre vélo, à Berlin, c’est l’amende assurée. Idéalement, vous devez également être équipé d’un minimum de protection, à savoir un casque, même si ce n’est pas obligatoire à Berlin. 

Berlin, ses voleurs et ses vélos

Le vol de vélo étant très courant à Berlin, le vôtre vous sera en principe loué avec un cadenas. Si ce n’est pas le cas ou si vous avez acheté votre propre vélo à Berlin, nous vous conseillons d’investir de l’argent dans un bon cadenas, dans ce genre , ou , ou . Un truc mastoc, quoi !
Certains lieux sont plus propices aux vols: Alexander Platz et Potsdamer Platz, toutes les entrées de station de U-Bahn et S-Bahn, généralement le quartier berlinois de Mitte, les sorties de boîtes... ouais, nan, partout en fait.
Si votre vélo est volé à Berlin, un tour au Mauerpark le dimanche matin vous aidera probablement à le retrouver très vite - contre rétribution financière, pour sûr !...

(D'ailleurs, celui de la première photo est le mien et m'a été volé il y a trois semaines sur l'Alexander Platz. Si quelqu'un le voit passer, faites moi signe, j'aimerais le récupérer...)





mardi 3 septembre 2013

Traversée du cinéma allemand avant un voyage à Berlin


Rien de mieux pour s'imprégner d'une culture que de regarder les chef-d'oeuvres du grand écran qu'elle produit juste avant de partir. Juliette, dont je vous parlais déjà il y a peu, est une fanatique du cinéma. Sur son blog Cinéphiledoc, elle transmet à ses lecteurs sa passion cette "écriture moderne dont l’encre est la lumière" comme disait Jean Cocteau, le tout mêlé à des réflexions sur le n'internet, et son boulot de professeur-documentaliste. Aujourd'hui, elle est l'invitée de Rainbow Berlin pour vous conseiller quelques films à regarder avant de mettre vos pieds à Berlin.



Il y a quelques années, alors que Rainbow Berlin n’existait pas encore – bien avant la civilisation actuelle, donc – sa fondatrice traînait ses guêtres du côté de Barcelone, espérant, germanophile qu’elle était déjà, s’envoler vers des horizons plus… nordiques. Elle m’avait invitée pour quelques jours et m’avait instamment conseillée de lire L’Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon, avant ma venue, conseil dont je suis à ce jour encore redevable, puisqu’il s’agit d’une de mes lectures les plus inoubliables.

Lorsqu’elle me demanda de proposer quelques films indispensables avant un voyage à Berlin, c’est en souvenir de L’Ombre du vent, que j’acceptais (mais aussi parce que je trouve que Rainbow Berlin est un blog fichtrement sympathique !).

Films fondateurs

À l’image des textes fondateurs que l’on étudie sur les bancs du collège, avec plus ou moins d’enthousiasme, il y a des incontournables parmi le cinéma allemand, que l’on se doit de connaître généralement, à défaut d’avoir pu les voir un jour… Nosferatu, de Murnau, l’un des premiers films pour les fanas de vampires ; L’Ange bleu, de Joseph von Sternberg, avec Marlène Dietrich dans le rôle qui l’a révélé ; et Metropolis de Fritz Lang.

Je m’attarderai seulement sur le dernier : Metropolis, c’est LE premier film de science-fiction. L’action se passe dans le futur avec d’un côté, la ville haute et de l’autre, la ville basse ; d’une part les élus (gosses de riches tous blonds et bien habillés) et de l’autre, la masse ouvrière sur-exploitée qui trime sur des machines monstrueuses. L’idée a été reprise des centaines de fois, que ce soit dans des classiques du dessin animé comme Le Roi et l’Oiseau, que jusque dans le très récent Elysium.

Bref, à un moment, le gars d’en haut, Freder, un blondinet un peu grassouillet, tombe amoureux d’une fille d’en bas, Maria, qui se la joue Madonne des laissés pour compte. Le père de Freder demande à un savant fou de façonner un robot à l’image de Maria pour semer le chaos parmi les ouvriers au bord de la révolte. La scène culte, c’est la scène où le robot se réveille et prend les traits de Maria.



Imaginons maintenant un petit itinéraire : avant votre séjour à Berlin, allez faire un petit tour à la Cinémathèque française (l’étage musée du cinéma). Vous y verrez le vrai robot dans une vitrine, parmi d’autres objets sympathiques, des costumes, et la tête de la maman de Norman Bates dans Psychose… A la librairie, vous trouverez peut-être le DVD, le film ayant été restauré il y a peu. Dans l’avion, emportez le livre L’Homme intérieur, un roman policier génial où Fritz Lang est l’un des suspects dans une affaire de meurtre. Arrivé(és) à Berlin, vous pourrez aller visiter les studios Babelsberg, en proche banlieue, et vous acheter un super clap ! Enfin, en rentrant, avant d’aller faire la fête, faites un détour par la librairie Dussman sur Friedrichstrasse, où vous trouverez peut-être un livre de Enno Patalas sur le tournage et le scénario de Metropolis, Metropolis in / aus Trümmern.

Quelques petites pistes expatriées en noir et blanc et en couleur…

Parmi les cinéastes et les comédiens d’origine allemande d’avant-guerre, il y en a un certain nombre qui se sont exilés et qui ont poursuivi leur carrière avec succès. Ce n’est peut-être pas le propos de l’article, mais j’en toucherai quand même un petit mot.

Il y a Ernst Lubtisch, qui a tourné Ninotchka, l’un des films les plus beaux et les plus drôles avec Greta Garbo (autre produit d’importation hollywoodien) et Le ciel peut attendre, l’histoire hilarante d’un homme qui vient de mourir, et qui arrive en Enfer, pour raconter ses frasques sentimentales au Diable, persuadé que cela suffit à lui interdire l’accès au Paradis.

Il y a Billy Wilder, qui a tourné les comédies les plus rafraîchissantes d’Hollywood durant les années cinquante, dont Certains l’aiment chaud avec Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon, et les drames les plus grinçants, comme Boulevard du crépuscule.

Il y a Max Ophuls, épris de littérature allemande, il a adapté Liebelei d’Arthur Schnitzler et la Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig. Il a tourné en allemand, en français et en anglais. Il a tourné Madame de, le récit d’une coquette qui dépense sans réfléchir l’argent de son mari et finit par tomber amoureuse, le seul acte de sa vie dénué de frivolité, mais qui lui coûtera cher…

Il y a enfin, parmi les comédiens, l’immortelle et narcissique Marlène Dietrich, qui, après sa collaboration avec von Sternberg (dont l’incroyable Impératrice rouge), tournera avec Wilder, Hitchcock et tant d’autres. Si vous avez une chanson à écouter avant votre voyage, c’est bien Lili Marleen.



Quelques perles plus récentes…

Certains films allemands des plus récents comptent également parmi mes préférés. Deux sont consacrés à la seconde guerre mondiale, et deux à l’Allemagne avant ou après la chute du Mur.

Europa Europa, un film de Agnieszka Holland sorti en 1990, est l’histoire de la traversée de l’Europe par un jeune juif allemand qui tente d’échapper aux persécutions, allant jusqu’à s’engager accidentellement dans l’armée rouge de Staline, puis dans les jeunesses hitlériennes… il faut préciser que le bougre est un parfait polyglotte ! On suit donc ses aventures entre Russie soviétique et Allemagne nazie, en se demandant comment tout cela va s’arranger pour lui. C’est passionnant, la musique est fabuleuse et c’est une histoire vraie !

La Chute, sortie en 2004, raconte les derniers jours d’Hitler dans son bunker, sous les yeux de sa jeune secrétaire. Le film montre Hitler au quotidien, sous un aspect humain, mais, et c’est là sa grande force, qui ne lui retire rien de sa folie ni de sa monstruosité. Très prenant !



Goodbye Lenin !, de 2003, évoque les bouleversements provoqués par la chute du Mur et le sentiment d’ « ostalgie » (nostalgie de l’est) à travers l’histoire d’une femme, tombée dans le coma en 1988 et qui se réveille en 1990. Son fils doit tout faire pour lui éviter le moindre choc et doit donc reconstituer rien que pour elle une Allemagne de l’est qui a disparu. Le film alterne avec virtuosité les moments burlesques et les instants d’émotions. Prudence aux âmes sensibles.


Enfin, je termine avec mon préféré : La Vie des autres, un film sorti en 2006. Un dramaturge est-allemand est placé sous la surveillance d’un capitaine de la Stasi. Alors que l’écrivain décide de publier un article sur le suicide en RDA, le capitaine se fascine pour l’univers culturel de celui qu’il doit dénoncer. Le film illustre cette affinité élective naissante, par caméras de surveillance interposées, dans un état policier, où la vie privée n’est qu’un leurre. Une merveille de cinéma !



Voilà, j’espère avoir suscité quelques envies cinématographiques, et avoir été à la hauteur de Rainbow Berlin. Tschüss !


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