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mardi 3 septembre 2013

Traversée du cinéma allemand avant un voyage à Berlin


Rien de mieux pour s'imprégner d'une culture que de regarder les chef-d'oeuvres du grand écran qu'elle produit juste avant de partir. Juliette, dont je vous parlais déjà il y a peu, est une fanatique du cinéma. Sur son blog Cinéphiledoc, elle transmet à ses lecteurs sa passion cette "écriture moderne dont l’encre est la lumière" comme disait Jean Cocteau, le tout mêlé à des réflexions sur le n'internet, et son boulot de professeur-documentaliste. Aujourd'hui, elle est l'invitée de Rainbow Berlin pour vous conseiller quelques films à regarder avant de mettre vos pieds à Berlin.



Il y a quelques années, alors que Rainbow Berlin n’existait pas encore – bien avant la civilisation actuelle, donc – sa fondatrice traînait ses guêtres du côté de Barcelone, espérant, germanophile qu’elle était déjà, s’envoler vers des horizons plus… nordiques. Elle m’avait invitée pour quelques jours et m’avait instamment conseillée de lire L’Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon, avant ma venue, conseil dont je suis à ce jour encore redevable, puisqu’il s’agit d’une de mes lectures les plus inoubliables.

Lorsqu’elle me demanda de proposer quelques films indispensables avant un voyage à Berlin, c’est en souvenir de L’Ombre du vent, que j’acceptais (mais aussi parce que je trouve que Rainbow Berlin est un blog fichtrement sympathique !).

Films fondateurs

À l’image des textes fondateurs que l’on étudie sur les bancs du collège, avec plus ou moins d’enthousiasme, il y a des incontournables parmi le cinéma allemand, que l’on se doit de connaître généralement, à défaut d’avoir pu les voir un jour… Nosferatu, de Murnau, l’un des premiers films pour les fanas de vampires ; L’Ange bleu, de Joseph von Sternberg, avec Marlène Dietrich dans le rôle qui l’a révélé ; et Metropolis de Fritz Lang.

Je m’attarderai seulement sur le dernier : Metropolis, c’est LE premier film de science-fiction. L’action se passe dans le futur avec d’un côté, la ville haute et de l’autre, la ville basse ; d’une part les élus (gosses de riches tous blonds et bien habillés) et de l’autre, la masse ouvrière sur-exploitée qui trime sur des machines monstrueuses. L’idée a été reprise des centaines de fois, que ce soit dans des classiques du dessin animé comme Le Roi et l’Oiseau, que jusque dans le très récent Elysium.

Bref, à un moment, le gars d’en haut, Freder, un blondinet un peu grassouillet, tombe amoureux d’une fille d’en bas, Maria, qui se la joue Madonne des laissés pour compte. Le père de Freder demande à un savant fou de façonner un robot à l’image de Maria pour semer le chaos parmi les ouvriers au bord de la révolte. La scène culte, c’est la scène où le robot se réveille et prend les traits de Maria.



Imaginons maintenant un petit itinéraire : avant votre séjour à Berlin, allez faire un petit tour à la Cinémathèque française (l’étage musée du cinéma). Vous y verrez le vrai robot dans une vitrine, parmi d’autres objets sympathiques, des costumes, et la tête de la maman de Norman Bates dans Psychose… A la librairie, vous trouverez peut-être le DVD, le film ayant été restauré il y a peu. Dans l’avion, emportez le livre L’Homme intérieur, un roman policier génial où Fritz Lang est l’un des suspects dans une affaire de meurtre. Arrivé(és) à Berlin, vous pourrez aller visiter les studios Babelsberg, en proche banlieue, et vous acheter un super clap ! Enfin, en rentrant, avant d’aller faire la fête, faites un détour par la librairie Dussman sur Friedrichstrasse, où vous trouverez peut-être un livre de Enno Patalas sur le tournage et le scénario de Metropolis, Metropolis in / aus Trümmern.

Quelques petites pistes expatriées en noir et blanc et en couleur…

Parmi les cinéastes et les comédiens d’origine allemande d’avant-guerre, il y en a un certain nombre qui se sont exilés et qui ont poursuivi leur carrière avec succès. Ce n’est peut-être pas le propos de l’article, mais j’en toucherai quand même un petit mot.

Il y a Ernst Lubtisch, qui a tourné Ninotchka, l’un des films les plus beaux et les plus drôles avec Greta Garbo (autre produit d’importation hollywoodien) et Le ciel peut attendre, l’histoire hilarante d’un homme qui vient de mourir, et qui arrive en Enfer, pour raconter ses frasques sentimentales au Diable, persuadé que cela suffit à lui interdire l’accès au Paradis.

Il y a Billy Wilder, qui a tourné les comédies les plus rafraîchissantes d’Hollywood durant les années cinquante, dont Certains l’aiment chaud avec Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon, et les drames les plus grinçants, comme Boulevard du crépuscule.

Il y a Max Ophuls, épris de littérature allemande, il a adapté Liebelei d’Arthur Schnitzler et la Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig. Il a tourné en allemand, en français et en anglais. Il a tourné Madame de, le récit d’une coquette qui dépense sans réfléchir l’argent de son mari et finit par tomber amoureuse, le seul acte de sa vie dénué de frivolité, mais qui lui coûtera cher…

Il y a enfin, parmi les comédiens, l’immortelle et narcissique Marlène Dietrich, qui, après sa collaboration avec von Sternberg (dont l’incroyable Impératrice rouge), tournera avec Wilder, Hitchcock et tant d’autres. Si vous avez une chanson à écouter avant votre voyage, c’est bien Lili Marleen.



Quelques perles plus récentes…

Certains films allemands des plus récents comptent également parmi mes préférés. Deux sont consacrés à la seconde guerre mondiale, et deux à l’Allemagne avant ou après la chute du Mur.

Europa Europa, un film de Agnieszka Holland sorti en 1990, est l’histoire de la traversée de l’Europe par un jeune juif allemand qui tente d’échapper aux persécutions, allant jusqu’à s’engager accidentellement dans l’armée rouge de Staline, puis dans les jeunesses hitlériennes… il faut préciser que le bougre est un parfait polyglotte ! On suit donc ses aventures entre Russie soviétique et Allemagne nazie, en se demandant comment tout cela va s’arranger pour lui. C’est passionnant, la musique est fabuleuse et c’est une histoire vraie !

La Chute, sortie en 2004, raconte les derniers jours d’Hitler dans son bunker, sous les yeux de sa jeune secrétaire. Le film montre Hitler au quotidien, sous un aspect humain, mais, et c’est là sa grande force, qui ne lui retire rien de sa folie ni de sa monstruosité. Très prenant !



Goodbye Lenin !, de 2003, évoque les bouleversements provoqués par la chute du Mur et le sentiment d’ « ostalgie » (nostalgie de l’est) à travers l’histoire d’une femme, tombée dans le coma en 1988 et qui se réveille en 1990. Son fils doit tout faire pour lui éviter le moindre choc et doit donc reconstituer rien que pour elle une Allemagne de l’est qui a disparu. Le film alterne avec virtuosité les moments burlesques et les instants d’émotions. Prudence aux âmes sensibles.


Enfin, je termine avec mon préféré : La Vie des autres, un film sorti en 2006. Un dramaturge est-allemand est placé sous la surveillance d’un capitaine de la Stasi. Alors que l’écrivain décide de publier un article sur le suicide en RDA, le capitaine se fascine pour l’univers culturel de celui qu’il doit dénoncer. Le film illustre cette affinité élective naissante, par caméras de surveillance interposées, dans un état policier, où la vie privée n’est qu’un leurre. Une merveille de cinéma !



Voilà, j’espère avoir suscité quelques envies cinématographiques, et avoir été à la hauteur de Rainbow Berlin. Tschüss !


Et comme d'habitude, l'espace commentaires vous est ouvert pour partager vos coups de coeur du cinéma allemand.