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dimanche 28 octobre 2012

Berlin: des becs à gaz historiques prêts à sombrer dans les ténèbres

Réverbères à Gaz: un héritage historique berlinois

En marge du Festival des Lumières de Berlin se joue une bataille que le grand public ignore. Sous les spots gigantesques et les animations lumineuses qui ornent la Porte de Brandenburg, personne ne fait attention à l'éclairage public – pourtant, les réverbères sont en plein spots au Sénat Berlinois.

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Modellleuchte bei Nacht und bei Tag ©Gaslicht-Kultur e.V.

A l'instar des pavés parisiens, les becs de gaz de Berlin font partie du charme de la capitale allemande. La ville compte près de 44 000 becs de gaz, dont certains âgés de plus d'un siècle. Cela représente tout de même plus de la moitié des lampadaires à gaz existant dans le monde. Pour ceux qui sont familiers avec la ville, on les retrouve beaucoup sur l'île aux musées, mais aussi dans quasiment toutes les rues de Berlin ouest.

Les becs à gaz berlinois sont un peu les gondoles des Vénitiens et les bus impériaux de Londres. Rescapés des deux guerres pour certains, ils représentent tout le charme allemand et leur savoir-faire industriel. Des berlinois se sont réunis en association pour défendre l’éclairage de leur ville: Gaslicht-Kultur e.V. essaie de mobiliser les troupes contre le projet de loi.


Les réverbères berlinois: un patrimoine qui coûte cher

L'agurment avancé par le sénat de Berlin pour l'arrêt de l'éclairage au gaz est le coût engendré pour la ville en terme financier et écologique. 
La lumière des réverbères à gaz est incandescente et contribue certes au charme de cette ville (oui oui, j'abuse un peu du mot "charme"), mais c'est en moyenne 546 euros par an et par réverbère que la ville dépense, contre 43 euros pour un éclairage électrique.  Petra Rohland, membre du Sénat Berlinois, estime ainsi que plus de 3 millions d'euros pourraient être économisés chaque année (et avec ça, ils pourraient p'têtre raccorder ma rue à la fibre optique, non?)
Quant au rendement des lampadaires à gaz, il reste plus que médiocre: un lampadaire à gaz, c'est près de 1 000 watts dépensés pour un éclairage modeste, là où l'électricité n'a besoin que de 27 watts. Et ce, sans compter les coûts de production et d'acheminement des deux énergies.

L'argument avancé en faveur de l’éclairage au gaz, mise à part son patrimoine historique tellement précieux, c'est que la lumière des réverbères à gaz est plus douce que celle produite par l’électricité, et présente le double avantage de ne pas éblouir les gens ni d’émettre de rayonnement ultraviolet pertubant pour les insectes. 

En 1990 le sénat avait déjà essayé de faire passer une loi en force pour moderniser les lampadaires à gaz, mais avait dû céder devant la pression des berlinois. Cela va-t-il encore une fois être le cas?

Berlin mur lumière lampadaire
Vingt ans après la chute du Mur de Berlin, la différence entre Berlin Ouest et Berlin Est est encore visible de l'espace

25 millions pour moderniser l’éclairage au gaz

C’est ce que coutera le projet pour la modernisation des 8400 lampadaires inclus dans ce programme et devrait être rentabilisé sous 5 ans. Selon Jutta Matuschek, responsable des transports et députée de gauche, cette solution suffirait à faire les économies les plus importantes, pour l'instant. Mais l'association Gaslicht-Kultur e.V., ne l’entend pas de cette oreille.  Pour eux, le projet coûterait largement plus !
C’est le bras de fer entre ces deux là, d’ailleurs: Gaslicht-Kultur e.V. se défend à coup de sites Internet, de pétition en ligne (si vous voulez signer d'ailleurs, c'est ici) et de publications soutenant que la plupart des Berlinois tiennent à leur éclairage au gaz. Pour être honnête, aucune sondage ne soutient cet argument, mais admettons.


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©Progaslicht.de

Cette situation rappelle le désastre de l’aéroport de Tempelhof: en 2008, un réferendum à Berlin avait montré à quel point les Berlinois ne voulaient pas détruire ce bâtiment de l’aéroport. Sous pression de l’opinion public, le bâtiment a été épargné. Maintenant, il est completément à l’abandon et rien n’en est fait, même si les pistes d'atterissage ont été transformée en superbe et gigantesque parc.
Même histoire avec les lampadaires à gaz: les allemands y tiennent, mais en attendant, ça coûte un bras à financer – et Berlin est pauvre! 


Alors, où en est le débat sur les lampadaires à gaz à Berlin?

Pour Sénat, l'affaire est classé: les lampadaires au gaz doivent être abattus.
Pour Gaslicht-Kultur e.V., il doit être maintenu. Cette association prévoit même d'aller demander à l'UNESCO la classification des réverbères berlinois au registre des sites du patrimoine mondial.
Une situation tendue sur fond de crise financière, ce qui n'améliore rien à la situation.

Une solution pourrait cependant émerger avec la technologie Braun, qui fournit des pièces de rechange. Cette société a en effet développé des diodes compatibles avec les vieux lampadaires à gaz et qui émettraient la même lumière douce, tout en restant économiques et écologiques.

Peut-être un moyen de concilier l'héritage du passé avec les besoins du présent?