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vendredi 19 avril 2013

Le Service Volontaire Européen: les déboires et les espoirs d'une jeune Française

Service volontaire EuropéenJustine est arrivée en Allemagne en 2012 suite à une rencontre fortuite lors d'un forum des métiers - comme quoi, ça sert effectivement à quelque chose, d'y aller. Du Bade-Würtemberg à Berlin, Justine vous raconte son expérience du Service Volontaire Européen, programme soutenu par la commission européenne et qui offre la possibilité à des jeunes de 18 à 30 ans de participer à l'une des actions menées par les organismes référencés. L'objectif est de "développer la solidarité et de promouvoir la tolérance, la compréhension mutuelle et l'engagement citoyen", dixit le site internet du Service Volontaire Européen. On retrouve beaucoup de thématiques afin que chacun puisse apporter à son CV, et surtout  à soi-même, une expérience enrichissante. 

Service Volontaire Européen: je me lance à l'aventure !

En début d’année 2012, je suis allée à un forum des métiers afin d’y trouver une formation BTS. Je me suis arretée par un ( heureux hasard ) à un stand "Maison de l’Europe". A la base, je voulais continuer mes études dans l’international. Ce stand présentait ses activités et notamment le Projet Volontaire Européen. Après avoir pris connaissance de toutes les informations, j’ai rencontré la responsable de la Maison de l’Europe de Laval (53) et décidé par la suite de me lancer dans cette aventure.

Le temps de remplir tous les formulaires, de trouver un organisme d’accueil et le jour J est arrivé: départ de Laval  le 06 septembre 2012 pour une arrivée à Sankt Georgen, en Allemagne, le même jour. Sankt Georgen, c’est une petite ville située dans la Forêt Noire et les Alpes, au sud-ouest, dans la région du Bade-Wurtemberg.

Partir pour l'Allemagne

Aux oubliettes, les cours de Français...

Premières impressions assez positives, la famille d’accueil est très charmante, très accueillante et l’école où je vais travailler me paraît géniale. Mais je déchante de jours en jours.  J’étais censée travailler en étroite collaboration avec le professeur de la classe, inventer des cours de français, niveau basique du genre "Bonjour, ça va ?" ou leur apprendre les chiffres de 1 à 10, les couleurs.

Ca ne s’est pas passé comme je le souhaitais. Une sensation de ne pas être à ma place, non seulement je m’ennuie, mais en plus je me prends des remarques désobligeantes. En effet, cette école est libre. C’est-à-dire que si l’enfant ne veut pas travailler, il ne travaille pas. Les punitions ? Ce mot n’existe pas dans leur language. Mon "objectif" d’après le directeur se résumait à : "Observer, Aider et s’Intéresser à". En gros, aux oubliettes mes cours de français.

Ma famille d'accueil: j'avais l'impression d'être dans une secte

Habiter dans le Baden-WürtembergAu bout de deux mois et demi, je ne m’adapte vraiment pas à ma famille. Ils sont végétariens, ils mangent qu’une fois par jour et pratique une religion appelée "Bahia". Pour ma part, j’avais plutôt l’impression d’être entraînée dans une secte. De plus, je n’ai toujours aucune responsabilité au sein de mon école. Cerise sur le gateau, je me retrouve dans des cours d’allemand niveau A1 alors que j’avais obtenu mon niveau B1 en passant mon baccalauréat..

Quelques semaines plus tard je change de famille. Je me retrouve chez une grand-mère adorable où je peux manger de la viande, je peux regarder la télé et je peux fumer sans interdit ! J’ai passé mes 2 derniers mois d’hiver au chaud dans son magnifique appartement. Une anecdote de plus, cette grand-mère était partie à l’anniversaire d’un de ses petits-fils et je me suis retrouvée seule à l’appart. Manque de bol, une inondation chez la locataire du haut, je me suis retrouvée en pyjama, à genoux sur l’évier et tenant une serviette au plafond en attendant les pompiers.

Je suis malade, donc je suis virée

Habiter dans le Baden-WürtembergEn octobre, me voilà sur le billard, opération d’urgence des dents de sagesse. Les 4 d’un coup, autant dire que j’ai déchanté au maximum. J’ai été arreté un mois suite à une infection après l’opération. Ensuite, durant les quatre mois suivants, j'ai été quatre fois malade : grippe, bronchite, angine... Bref, j’ai tout attrapé !
Début décembre, les secrétaires de l’école viennent à l’appart m’annoncer que je suis virée. Eh ouais ! Mon travail ne les satisfait pas. Elles me disent que je dois rentrer à la fin de semaine en France.
Les arguments (mauvais dirai-je) étaient du genre "Tu ne fous rien, tu n’aides pas les élèves, tu ne prends aucune initiative". C'est l'hôpital qui se fiche de la charité !

  • J’ai voulu mettre en place avec les enfants une espèce de pancarte expliquant les relations franco-allemandes. Ils n’ont pas voulu. 
  • J’ai voulu mettre en place, un calendrier de l’avent, une seule élève sur trente m’a aidé. 
  • J’ai mis en pratique mes cours de français: de sept élèves au début, je suis passée à une seule élève en à peine quelques semaines. 
  • J’ai proposé de faire des plats typiques français, on m’a donné comme excuse "la cuisine ne fonctionne pas"; même le midi, la secrétaire faisait cuire des pizzas pour ses enfants...
Bref. Petit temps de déprime. Que faire? Rentrer en France, abattue et déçue?
J’appelle mon ancienne professeur d’allemand en France, pour lui dire que tout est fini, que je rentre en France dans la semaine. 

La route cahoteuse vers Berlin

Et là, un ange me passe au dessus de la tête. Elle se met en relation avec un de ses contacts qui elle aussi se met en contact avec une autre relation basée à Berlin. A la base, elle m’avait trouvé un stage dans une école franco-allemande berlinoise pour une durée de 4 mois. Elle avait aussi trouvé une famille à coté de l’école qui avait besoin d’aide pour les enfants. Tout était pris en compte, mon stage restait mon activité principale. Parfait !

Habiter à Berlin

Arrivée à Berlin, cette famille me propose en fait un travail 24/24h, en tant que fille au pair. Je n’ai finalement fait qu’un remplacement de 2 semaines à l’école en tant qu’assistante de français, au lieu des 4 mois initialement prévu, la prof étant revenue plus tôt que prévue. L’école devait me recontacter. J’attends toujours.

A vous dire, les allemands sont très désorganisés...

Je suis jeune fille au pair à Berlin

Fini les mauvais plans, cela fait maintenant 4 mois que je travaille dans ma famille comme jeune fille au pair et tous se passe, enfin, merveilleusement bien. Les enfants sont adorables, Louise a 4 ans, Clara 6 ans et Alma 7 ans.

Jeune Fille au pair à BerlinMa journée type: je commence à 7h20 pour aider Clara et Alma à se préparer pour aller à l’école. Si Louise est réveillée, on prend tout notre temps pour se préparer; si elle ne l’est pas, je la réveille vers 8h. Mon but personnel est de la laisser se réveiller seule et de profiter d’elle chaque matin. Elle doit être à 9h15 au jardin d’enfant.
Ensuite, je me débrouille pour que la maison soit bien rangée avant mon départ ou alors je reviens pour nettoyer. J’ai quartier libre jusqu’à 15h, donc en général, je révise mes cours de grammaire allemande, ou alors je sors, je me perds dans la capitale, je rencontre des gens, je profite des plaisirs nombreux et variés de la capitale
A partir de 15h, je suis la meilleure des nounous ! Je m’amuse avec la petite. Dès que les plus grandes rentrent, je prépare le diner, je fais les douches, les devoirs, et dodo maxi 19h30. Mon travail terminé, je prends 5 minutes de pause. Je me sers un bon verre de vin, je fume une clope. Ensuite je range la maison à fond, jusqu’à l’arrivée de mes patrons (vers 21h mininum).

Je profite de Berlin - enfin !

Le week-end, je suis plutôt soirée mondaine, je troque mon jeans-sweat, par une tenue plus... sophistiquée et je m’amuse jusqu’à 8h du mat dans les boites les plus branchées de Berlin... Je tente les concerts aussi, j’ai essayé du Balkan Musik. Ce n’est pas mon style, mais ça vaut le détour, au moins une fois !

Visiter Berlin

Ce que j’aime plus particulièrement, c’est le samedi après-midi à la Porte de Bradenburg, des stands culturelles sont mis en place et on rencontre des gens de n’importe quel horizon qui font des choses incroyables... Récemment, je suis tombée sur un groupe de Street Dance, phénoménale !
Mes premières impressions : je vis un rêve ! Il y-a toujours quelque chose à visiter à Berlin, on s’adapte facilement aux plans de la ville pour éviter de se perdre, on essaie toujours de nouvelles choses et on rencontre énormément de gens.

J'en aurais mis du temps, mais je l'ai enfin, mon expérience allemande positive !





samedi 1 décembre 2012

Europe on Tracks: faites le futur de VOTRE Europe !


europe on tracks
Ils ont débarqués hier, avec leurs sacs à dos plein à craquer, leur caméra et leur appareil photo. Eux? C'est Manuel, Cristina et Mathieu. Ces trois membres de l'AEGEE, dont je vous ai présenté vite fait l'antenne berlinoise dans un post précédent (oui, ben suivez un peu, quoi !) sont en chemin à travers l'Europe pour un mois pour aller à la rencontre des jeunes et de leurs envies, demandes, idées, rêves et projets pour l'Europe de demain.

AEGEE: kesako?

problématique-europe
Pour ceux qui n'ont pas lu ce post (honte sur vous !), je ré-explique donc ici: l'AEGEE est l'Association des Etats Généraux des Etudiants d'Europe. Cet organisme non gouvernemental favorise la coopération, la communication, les échanges et l'intégration des jeunes en Europe. Présente sous forme d'antennes locales (environ 200 au total) dans plus de 40 pays, l'AEGEE est politiquement indépendante et sans but lucratif. Tous les étudiants et jeunes peuvent rejoindre cette association et prendre part à une foultitude de projets participant à l'idée d'une Europe unie dans la diversité: conférences, séminaires, échanges, stages de formation, université d'été, voyages d'étude, réunions de groupe de travail locaux, nationaux et européens... les jeunes volontaires de l'AEGEE travaillent ensemble sur des activités transfrontalières dont le but est de dépasser les limites nationales et de stimuler la discussion et l'innovation au niveau européen. 

Evidemment, cette définition est quand même très courte, et pour plus de détails, je vous renvoie directement au site de l'AEGEE (en anglais) qui saura répondre à toutes vos questions.

Et p'têtre même qu'après lecture, vous aurez envie de rejoindre votre antenne de l'AEGEE régionale et prendre part aux initiatives européennes... Juste pour dire, hein !

Le projet Europe on Track: faire le futur de l’Europe


punguin-pinguin-europe-on-track
Europe on Track est donc une initiative de l'AEGEE.

L'idée est simple:
europe-on-track-mathieu-manuel-cristinaDeux équipes de trois personnes sont parties de Bruxelles, l'une vers l'Ouest, l'autre vers l'Est. Déjà passées par Londres, Berlin, Paris, Leuwen, et autres, les représentants d'Europe on Track interrogent en chemin les jeunes sur des thèmes divers, reliés à l'Europe: le futur de l'Europe et de l'Union européenne, nos idées pour développer l'Europe que nous voulons, l'environnement et l'écologie...

Petite particularité: les deux équipes voyagent exclusivement par trains; d'où le nom Europe on Track et leur logo. Marrant quand on sait que les connexions par rails intra-Europe sont... ben... pourries, quoi.

Le but final d'Europe on Track?

Compiler toutes ces interviews sous une vidéo qui sera présentée à l'Union Européenne, afin que l'Europe puisse entendre notre voix, écouter nos inquiétudes et nos propositions, et bâtir l'Europe à partir de l'ambition de ses membres.

Europe on Track à Berlin

L'équipe, que j'ai reçu chez moi, était composée de Mathieu Soete, Manuel Arias, et Cristina Manso. Sans oublier leur compagnon de voyage, Pinguin Pinguin.

A Berlin, le trio a interrogé quelques personnes dans les locaux de la prestigieuse université berlinoise Humbolt Universität, ont essayé d'obtenir les déclarations d'un ministre dans la Unter den Linden et ont profité des marchés de Noël. (d'ailleurs, je dois toujours faire un article sur le sujet...) (le sujet des marchés de Noël berlinois, bien sûr, vous m'aurez compris)

Bien évidemment, l'AEGEE Berlin les a invité à leur meeting hebdomadaire pendant lequel, nos membres de tous les horizons ont pu discuter, entre autres, des problématiques environnementales, de la question de l'intégration de nouveaux membres dans l'Union Européenne, de la politique d'immigration de l'Europe et de la responsabilité sociale et civile des entreprises. On a vu émerger des problématiques, des inquiétudes, des idées, et même des colères communes: que faire contre les nationalismes? Comment se développer tous ensemble dans la diversité? Comment combattre le chômage en Europe? Pourquoi ne pas créer un système de sécurité sociale commun? Comment protéger et impulser l'innovation ? Comment assurer une vie descente à tous ? Que faire pour vivre une vie avec moins d'impact environnemental? Quelle bière essayer à Berlin ? (euh... oups)

Cette rencontre a été un vrai plaisir. Mathieu, Cristina et Manuel écoutent et filment sans juger les jeunes de l'Europe dans leur environnement: les rues, les universités, leur logement, un bar... ils prennent note et même nous demandent ce que nous, à leur place, nous demanderions aux jeunes, si nous avions l'occasion d'aller à la rencontre des Européens.

Paroles d'expatriés, paroles de résidents, paroles d'immigrés, paroles d'étudiants, parles de l'Europe de l'Est... Les histoires de chacun s'imbriquent dans l'Histoire de tous.

mathieu-manuel-film-europe-on-track

Toutes leurs tribulations peuvent être suivies en live sur leur page facebook, leur twitter et via leur blog. Vous pourrez ainsi les accompagner dans leur aventure et découvrir avec eux les européens, mais aussi intéragir avec des jeunes fédérés et motivés par l'idée d'Europe et avoir des idées que vous pourrez appliquer localement.

S'ils ne passent pas par votre ville, n'hésitez pas à leur dire ce que vous souhaitez de l'Europe. Nous nous plaignons tout le temps de l'Europe; maintenant que l'on nous donne la parole, exprimons-nous !