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lundi 15 avril 2013

Se balader à Marzahn - et pourquoi pas?

Le quartier berlinois de Marzahn
Marzahn, ce quartier au nord est de Berlin, à quelques encablures du ring berlinois, a mauvaise réputation: repère de nazis, racisme, homophobie, pauvreté, chômage endémique... Quasiment aucun Berlinois n'y met les pieds en dehors des habitants de Marzahn - et encore moins les non-berlinois; autant dire que Marzhan n'existe absolument pas pour les guides de visite, même les plus insolites!
Alors quand j'ai proposé à ma moitié, après l'échec de l'exploration urbaine du cinéma abandonné de Sojus, d'aller à la découverte de ce quartier de Berlin peu connu, l'accueil a été moyen. Mais vu que c'était aller à Marzahn ou faire du reste de sa journée un enfer, la décision a été vite prise.

Loin des clichés véhiculés, j'ai été surprise par cette visite impromptue et j'espère bien vous communiquer mon enthousiasme pour mon nouveau terrain de jeu urbain.

Un projet urbain révolutionnaire et moderne

Marzahn est un quartier berlinois sorti des champs dans la fin des années 70. Le but de ce projet d'aménagement urbain était ambitieux:
faire de Marzahn un modèle de la politique de la RDA en fournissant une qualité de vie exemplaire à 100 000 camarades chanceux. Constitué comme centre de vie, chaque détail fût pensé: électricité courante, circuit de chauffage et d'eau chaude, crèches et écoles, centre commerciaux, supermarchés, usines où travailler... toute une vie à portée de main pour les habitants des 62 000 appartements qui sortirent de terre entre 1977 et 1981.
L'architecture des bâtiments y est très typique de cette époque et vous transporte dès la plateforme du S-Bahn 7 dans la période la plus faste de la RDA: de chaque coté de la Marzahner Promenade, de grands bâtiments blancs, très carrés, d'une vingtaine d'étages, avec leurs petits balcons et leurs gigantesques parking pleins à leurs pieds, sont alignés de façon géométrique et parfaite. Ces immeubles, sans originalité ni signe particulier, se décuplent presque à l'infini. 

Sur la gauche, le EastGate Einkaufshalle, le centre commercial dont la salle de cinéma fût une des raisons de la fermeture du Sojus, étale toute sa modernité au milieu des immeubles aux petits airs surannés. La Marzahner Promenade rejoint bientôt la fameuse Landsberger Allee, une des avenues les plus longues de Berlin: plus de 10 km de long, de l'Alexander Platz à l'extrème Est de Marzahn. Une avenue très communiste: très large, bordée d'arbres menus mais parfaitement espacés et alignés, avec, en son centre, les rails du tram, elle fût, à l'instar de la Karl Marx Allee, construite pour pouvoir laisser passer, si nécessaire, troupes et tanks.

L'impression générale qui se dégage, c'est celui de l'immensité. Rien, dans ce quartier de Marzahn, ne fût fait en petit. 

Le vieux centre médiéval de Marzhan préservé

L'église du vieux MarzahnAvant la construction de ces grandes barres d'immeubles toutes semblables, Marzahn n'était qu'un petit village entouré de champs. Il est difficile de s'imaginer, en remontant la gigantesque Landsberger Allee, ce petit hameau, ses quelques cheminées, son relief plat sur lequel poussaient quelques graines.

Difficile? Non, pas tellement en fait. Car sur la droite de la Landsberger Alle s'ouvre bientôt une petite rue, la Alte Marzhan. Et là, surprise: lampadaire à l'ancienne, rue pavée, petites maisonnettes en pierre, avec petit jardin, volailles et potager, le out regroupé autour d'une petite place, avec vieille église et deux carrés de pelouse, où, à la faveur d'un rayon de soleil, quelques crocus ont décidé de sortir le nez de terre, on tombe sur le Vieux Marzahn, sur ce village médiéval installé ici depuis l'an 1300. On passe, en trois pas, de l'immensité de l'architecture communiste des années 70 à un petit village typique et modeste. Les vrombissements des voitures remontant la grande artère toute proche meurent et c'est un calme de campagne (tout relatif, certes) qui nous accueille. La claque. Le changement est surprenant.

Autre différence: les odeurs. Si dans la Landsberger Allee, ça sent la neige fondue et les pots d'échappement, dans la Alt Marzahn, ça sent plutôt la ferme et la terre humide. Pour cause, au bout de la rue, derrière l'église, se trouve la Kinderbauerhof de Marzahn: la ferme éducative où s'ébattent moutons, chèvre et oies et qui font la joie des petits berlinois s'agrippant aux grillages mouillés. L'association berlinoise qui entretient le lieu a pensé à tous les détails: machines agricoles et bottes de paille sont entreposés en pleine rue, entre deux aires de jeux pour enfants. Le tout est surplombé d'un vieux moulin restauré, rappelant le passé agricole du quartier. 

Animaux à la Kinderbauernhof de MarzahnKinderbauernhof de Marzahn

La réalité sociale de Marzahn

Le moulin restauré du vieux Marzahn

Visiter Marzahn ne doit pas faire oublier la réalité sociale de ce quartier berlinois. Frappé de plein fouet après la réunification par le chômage et la perte d'allocations, ce sont plus de 35 000 berlinois qui ont fuit ce quartier qui les avait vu grandir pour tenter leur chance à l'Ouest.
Aujourd'hui encore, Marzahn porte les stigmates de cette crise qu'elle a traversé (et traverse toujours). A l'oeil attentif, il est aisé de voir que les bâtiments auraient besoin d'un bon ravalement de façade, que les voitures stationnées sur les parkings ne sont pas toutes récentes, les petites annonces pour des demandes et des offres de travail précaire sont plus nombreuses que dans les autres quartiers de Berlin. Certaines barres d'immeuble sont complètement vides de toute vie et des gens usés attendent aux stations de Tram. On sent que le tissu social s'est relâché ici. 
Pas étonnant que la colère gronde, dans Marzahn, et que les thèses des partis d'extrème droite y trouvent un écho favorable.

Pour finir, nous sommes rentrés avec le M6, qui remonte toute la Landsbarger Allee jusqu'à Alexander Platz. Une balade intrigante, où les paysages urbains se sont mués des grandes barres d'immeubles pauvres aux Alte Gebäude gentrifiés.

Visiter Marzahn

La station de S-Bahn de Berlin-MarzahnPoint de départ: la station de S-Bahn Berlin-Marzahn.
Remontez la Marzahner Promenade en laissant l'EastGate sur la gauche.
Rejoignez la Landsberger Allee et suivez cette grande artère jusquà la petite route pavée de Alte
Marzahn.
Baladez vous ensuite dans la peie vile médiévale de Marzahn et passez voir la Kinderbauernhaf et le viux Moulin.
De là, redescendez la Allee der Kosmonauten au milieu des lignes architecturales de la RDA, et ce jusqu'à la Hélène-Weignel-Platz et son cinéma berlinois abandonné, le Sojus.
Rejoignez la Märkische Allee et remontez là jusqu'à votre point de départ.
Prenez le M6 pour rentrer et regardez la ville changer un peu plus à chaque station et se gentrifier doucement mais rapidement au fur et à mesure que vous approchez d'Alexander Platz.



Afficher Visiter Marzahn sur une carte plus grande





lundi 8 avril 2013

Le cinéma abandonné de Marzahn: on est revenu bredouille

Le Kino Sojus est connu pour être un lieu à l'abandon intéressant à visiter à Berlin. Un seul bâtiment, facile d'accès, entouré de parking au milieu des grandes barres d'immeubles de Marzahn sur la place Hélène Weigel. Un jeu d'enfant !
Mais ça, c'est la légende urbaine. Arrivé sur place dans l'après-midi du dimanche 7 avril 2013, il nous a bien fallu nous rendre compte que ce ne serait pas aujourd'hui qu'on pourrait y entrer et encore moins voir les restes de machines et de bobines de film, ni les sièges en velour bleu passé dans les trois salles de projection. Nous refusons toujours de casser quoique ce soit pour rentrer dans un lieu à l'abandon, car ensuite, si la police rapplique, il est difficile de prétendre qu'on est entré par erreur. Et puis, la dégradation de propriété privée, ce n'est pas trop notre truc.

Bref, nous avons baissé les bras devant les fenêtres condamnées par des panneaux en métal épais, les portes cadenassées, les barres en fer, les marches d'escalier intentionnellement enlevées. Et on est parti se balader dans Marzahn à la place, pour profiter du soleil qui s'était enfin décidé à pointer le bout de son nez.

Le cinéma berlinois abandonné de Marzahn

Une petite histoire du cinéma berlinois Sojus

Le Kino Sojus fût construit en 1981 dans le cadre du grand projet d'aménagement urbain de Berlin: la construction de 60 000 logements dans Marzahn, organisés comme centre de vie, autour d'un centre commercial, de bâtiments scolaires et, d'entre autres, d'un cinéma.
Le nom de Sojus fait référence à la navette spatiale russe, fierté de l'URRS et fer de lance de la modernité et de la technologie russe de l'époque; l'étoile rouge sur le j de Sojus est une référence explicite au rôle politique et de propagande dans les premières années de son existence.
Après la chute du mur de Berlin, ce cinéma berlinois décide d'ouvrir deux nouvelles salles de projection pour faire face à la demande; mais en 1999, le centre commercial Berlin EastGate, situé à quelques centaines de mètres du cinéma Sojus, décide d'ouvrir sa propre salle de cinéma et les spectateurs commencent à déserter la petite salle historisque, qui pense même déjà fermer ses portes. 
Racheté de justesse par "Kino! Kino! Entertainment GmbH", Sojus se lance dans un concept de cinéma à bas prix: les films y étaient projetés, certes trois mois après leur sortie officielle en Allemagne, mais seulement pour 1,99 euros et le mardi, le prix était même de 0,99 euros. Une véritable alternative dans un quartier touché de plein fouet par la réunification et dont les niveaux de chômage était (et sont toujours) parmi les plus hauts d'Allemagne.

Faute d'être rentable, le cinéma berlinois Sojus fût fermé en octobre 2007 après 26 ans de service; sa fermeture a été contestée par les Berlinois de Marzhan qui, sous le nom de l'association Linksjugend solid Marzahn-Hellersdorf, ont essayé de racheter le lieu. Sans succès.

L'avenir de l'endroit reste à ce jour, cinq ans après sa fermeture, incertain et complètement laissé à l'abandon. Centre historique important de Berlin-Marzahn, le cinéma Sojus n'a, heureusement, toujours pas été démoli.
Reste à voir si la frénésie de destruction qui prend Berlin ces derniers temps touchera aussi ce petit bijou berlinois... la mobilisation ne risquerait pas d'être la même que pour l'East Side Galery...

Cinéma Sojus: centre culturel de MarzahnIl est impossible d'entrer dans le cinéma Sojus






mercredi 20 mars 2013

Où faire de belles glissades dans la neige à Berlin

Je crois que pour le printemps, à Berlin, c'est mort. On est le 20 Mars, et il neige. Encore et toujours. Vu que le soleil n'est toujours pas revenu de vacances, profitons encore un peu de l'hiver (de toute façon, on n'a pas le choix). Je l'avoue depuis le début, j'aime la neige et la luge fait partie de ces petits plaisirs hivernaux berlinois que j'affectionne tout particulièrement. Alors, en ce jour de printemps enneigé, je vous donne la liste de mes Rodelberg berlinoises favorites, pour vous éclater, comme il se doit, dans la poudreuse berlinoise.
On reviendra dans deux mois, pour les plages les plus calientes de Berlin... (voir trois, à cette vitesse...)

Pour les téméraires de la luge: le Mont Klamott

Avec ses 78 mètres de haut, le Mont Klamott du Volkspark Friedrichshain est la meilleure piste de luge et la plus haute de tout le quartier de Friedrichshain-Kreuzberg. Cette colline artificielle a vu le jour après la Seconde Guerre Mondiale, résultat de l'amoncellement des débris de toute sorte des bâtiments détruits des alentours. Interdite aux voitures et bordée de barrière, la piste de luge du Mont Klamott est parfaite pour éviter les accidents (bon, vous fauchez quelques piétons au passage, et alors?)
Très bosselée et très raide, cette piste est faite pour les amateurs de sensation fortes - soit tous les petits berlinois du quartier. Pour les moins téméraires, des départs à mi-pente sont possibles, mais vous raterez le fun de la pente raide du début.

Pour les Hipsters: la luge à Mauerpark

Mauerpark est connu pour son marché aux puces très touristique et son karaoké de plein air légendaire. Mais beaucoup moins pour sa piste de luge. Et pourtant ! Au moindre flocon, ce sont des miriades de petits allemands qui envahissent la petite pente très raide du Mauerpark sur de vraies luges en bois à l'ancienne. Vous pourrez en profiter pour admirer les vestiges du Mur de Berlin qui surplombent le parc. Retrouver votre âme d'enfant et enrichir votre culture générale, ça, c'est Berlin !

Pour tout âge: la piste de luge de Rixdorfer Höhe

La colline de Rixdorfer dans le quartier de Neukölln est le rendez-vous de tous Berlinois du quartier férus de courses de luge. Sa complexité ne tient pas à sa hauteur de 67,90 mètres, mais à sa trajectoire complexe: en spiral ! Sorties de route sont au programme ! Et si vous y survivez, il vous faudra encore passer les plaques de verglas de l'arrivée en ligne droite. Le moment de foncer à plein ballons ! Les plus téméraires descendent sur des sacs poubelle, les plus traditionnels sur des luges en bois. Heureusement que l'endroit offre l'espace nécessaire pour s'éclater dans la neige et laisse à chacun sa place pour descendre à sa vitesse et selon ses envies. Une piste de luge berlinoise pour plaisirs hivernaux en famille.

La plus longue piste de luge de Berlin: Hahneberg

Hahneberg, ce n'est certes pas la porte à côté. Avec le S-Bahn, il vous faudra une trentaine de minutes pour arriver sur les lieux à partir du centre de Berlin. Mais quel plaisir de se retrouver au milieu de la forêt berlinoise, loin de la folie de la ville !  La colline Hahneberg, haute de 87 mètres, est située dans une zone de loisirs. Vous y trouverez l'une des plus longues pistes de luge de Berlin: sur près d'un demi-kilomètre, un sentier fait le tour de la colline. La pente n'est pas trop raide, il est possible de prendre un peu de vitesse sans céder à la folie des grandeurs. A proximité est aménagée une piste plus petite pour les jeunes enfants. Pratique.

La piste de luge la plus gemütlich: Viktoria Park

C'est à la croix dressée sur le mont Viktoria que Kreuzberg doit son nom. C'est aussi là que vont toutes les familles berlinoises des alentours pour profiter de la neige fraîche. Si Viktoria Park n'est pas la piste de luge la plus folle de tout Berlin, sa pente modérée et très large est parfaite pour accueillir les débutants (et les maladroits). Pour ceux qui prendraient trop de vitesse (on ne sait jamais, le Kustcher Gulasch du midi est peut-être trop lourd) les lanternes en bas de pente sont entourées de sac de feuilles pour amortir des arrivées trop rapides ou mal négociées Et si le froid vous prend, vous pourrez vous réchauffer au stand de thé installé au pied de la piste.

Et vous, quels sont vos spots de luge préférés de Berlin?





dimanche 17 février 2013

Les plaisirs de l'hiver berlinois

Berlin sous la neige

Inspirée par Nat du blog Bières Berlin et Rock'n Roll et de son post 10 trucs à faire pour survivre pendant l'hiver à Berlin, j'ai décidé de vous faire moi aussi une petite liste des plaisirs de l'hiver berlinois - ou plutôt ma liste des petits plaisirs berlinois (et ça fera aussi plaisir à un collègue qui se plaignait encore cette semaine de la neige, du froid et de l'hiver). Complètement subjective et franchement pas exhaustive. A vous de vous en inspirer, si vous le voulez.

1. Faire du patin à glace sur les lacs gelés de Berlin. A condition, bien sûr, que les dits lacs se décident à geler correctement. Je me souviens de mon étonnement la première fois que j'ai vu les Berlinois profiter des quelques 10 cm de glace dans le port berlinois de Rummelsburger See, près de Treptower Park: des parents traversant en poussant les poussettes, les gosses glissant dans tous les sens sur leurs fesses, des terrains de hockeys improvisés, des ados faisant un barbecue à même la glace, des patineurs plus ou moins aguerris, et ce type qui avait profité du temps pour faire son business et vendait de la soupe chaude qu'il stockait sur une marmitte déglinguée posée sur un benzène installé dans un caddie Lidl.  Emerveillement !

2. Mettre de longues chaussettes chaudes qui ont trop la classe et qui dépassent légèrement de mes bottes et sont assorties à mon pull (enfin, la troisième couche de vêtements), parce que du coup, j'suis fashion ET j'ai chaud. Deux concepts généralement pas conciliables (et contrebalancé par la parka-moumoute ignoble... mais chaude !)

3. Marcher sur la neige intacte sur les trottoirs berlinois, parce que ça fait chrotch-chrotch et en plus, ces traces de pas là se sont pas souvent recouvertes par les autres promeneurs. Ouais, ça, c'est MES traces de pas, c'est une petite célébrité en soit, quoi. 

4. Suite logique du précédent: faire des dessins en marchant dans la neige. Oui, voilà, j'écris mon nom, son nom, je fais des coeurs, des fleurs, une reproduction de la fresque de la chapelle Sixtine ... l'hiver à Berlin, ça me rend poétique et artistique, voui Mônsieur !

5. Sauter sur chaque occasion pour boire du chocolat chaud. Ah bah c'est qu'il fait froid, l'hiver à Berlin, et il faut bien se réchauffer. Et tant qu'à faire, autant manger un petit gâteau avec, non, de toute façon, le froid, ça fait perdre des calories, pas vrai? En plus, c'est parfait, parce que le Kaffe-Kuchen, c'est toute une institution, en Allemagne, alors on fait d'une pierre deux coups. Et attention à ne pas confondre Heiße Schokolade (avec -h aspiré) et Eisschokolade, sinon, ce n'est pas un chocolat chaud que vous aurez, mais un chocolat glacé !

6. Faire de la luge. On ne dirait pas comme ça, mais Berlin, c'est idéal, pour faire de la luge. Je pense notamment à la petite pente (très pendue) de Mauerpark, où tous les gosses (et moi) s'éclatent en dévalent la côte, emmitouflés dans leurs couches de vêtements et s'éclatant la tête dans la neige avant de remonter au quart de tour. Et sur de VRAIES luges en bois, hein, pas des machins en plastique moche !

7.  Faire du vélo en hiver et dans la neige. Car l'hiver, à Berlin, faire du vélo relève de l'extrême: entre les voitures qui ne nous voient pas, les pistes de vélo mal dégagées, les plaques de verglas inattendues, les pneus qui n'accrochent pas la route, le froid qui pique, les quatre tours d'écharpes autour du nez, les doigts engourdis... J'vous jure, à côté, le saut en parachute, c'est une balade digestive avec mamie.


Et vous, qu'est ce qui vous éclate, en hiver, à Berlin? A moins que vous n'hiberniez déjà...





lundi 21 janvier 2013

Découvrez Berlin autrement en visitant son univers souterrain

Souterrains Berlin


En novembre dernier, j'ai eu la chance de faire partie des Français invités par Berliner Unterwelt, pour tester, commenter et améliorer un nouveau parcours de visite des souterrains berlinois. Cette nouvelle visite, sur le thème "Le mur et ses failles", sera bientôt proposée aux visiteurs francophones et viendra enrichir le catalogue déjà bien fourni et insolite de cette association touristique.

Petite présentation d'un concept surprenant, insolite et original pour visiter Berlin !

Indispensable à la sauvegarde du patrimoine berlinois

Quelques mots tout d'abord sur Berliner Unterwelten e.V. Cette association culturelle à but non lucratif crée en 1997 a comme objectif de documenter et protéger et faire visiter le patrimoine souterrain de Berlin. Grâce à leur action, des centaines de bâtiments berlinois ont été sauvés de la destruction, protégés et rénovés et peuvent être enfin visités par le grand public.


Le Mur de Berlin et ses failles

Au delà du travail de restauration, Berliner Unterwelt offre la possibilité de visiter le patrimoine souterrain de Berlin, riche en découvertes. Les visiteurs ont l'occasion non seulement de découvrir le Berlin caché, mais aussi un éclairage nouveau et enrichi des période clefs de l'Histoire allemande.  Une manière pour les Berlinois de se réapproprier leur Histoire.

Berliner Unterwelt est volontairement indépendante des subventions publiques et étatiques afin que la politique influe le moins possible sur leurs décisions et leurs actions. En effet, certains passages de l'Histoire allemande présentés lors des visites soulèvent toujours des passions parmi la population allemande.

Visiter les souterrains de Berlin: on se laisse prendre au jeu

Station de S-Bahn BerlinoisC'est donc en un vendredi pluvieux et froid que je suis partie à cette visite organisée par Berliner Unterwelt. Au point de rencontre à Gesundbrunnen, sur le ring berlinois, nous étions une poignée de Français à attendre notre guide, Laure Palmier. Après une petite marche, nous sommes entrés dans les souterrains de Berlin, par une porte banale, d'un vert banal, comme on en rencontre à tous les coins de rue.
Les deux heures de visite qui ont suivi ont été brillantes. Laure Palmier, jeune archéologue Française, est non seulement intarissable (il n'y a pas une question à laquelle elle n'a pas su répondre), mais sait aussi vous mettre dans l'ambiance. La visite des souterrains de Berlin est ponctuée d'histoires vécues, témoignages d'anciens Berlinois de l'Est et de l'Ouest, qui ont tenté, à coup de tunnels, d'échapper ou d'aider à faire s'échapper des citoyens de la RDA, qu'elle vous raconte avec passion. 
Des reconstructions réalisées par des vrais "creuseurs" vous permet aussi de constater la difficulté de la tâche (et vous donner quelques tuyaux sur comment creuser un tunnel, on ne sait jamais, ça peut toujours servir).


Tunnel rénové des souterrains de Berlin

Entre les murs peints en blancs des souterrains berlinois rénovés et aménagés, on en apprend, des choses: comment le mur de Berlin a été érigé, quel était le premier tunnel creusé entre Berlin Est et Berlin Ouest, comment creuser un tunnel, comment déplacer une plaque de bouche d'égout sans faire de bruit à la nuit tombée... 
La visite est aussi très richement illustrée par des documents, photos, vêtements, outils, écrits... qui apportent un support, certes fourni, mais très intéressant, et cela complète parfaitement la visite.

Je suis sortie de ces deux heures de visite éblouie. J'ai même appris des trucs sur l'histoire de Berlin que je pourrais aisément recaler dans une conversation pour faire genre je suis érudite. Méga-classe !

Un catalogue de visites de Berlin complet

Cuves à bières restaurées
Le catalogue de visite de l'association Berliner Unterwelt est fourni. Si l'histoire de mur de Berlin ne vous intéresse guère, vous avez aussi la possibilité d'explorer des cimetières abandonnés, de vous plonger au coeur de la Seconde Guerre Mondiale avec leurs abris anti-aériens, de découvrir le dur métier de producteur de bière au XIXième siècle, de parcourir les coulisses du métro... le choix est vôtre.


Les visites en Français ont lieu toute l'année.
A titre d'indication:
  • Tour 1: Mondes Obscurs - bunkers de la Seconde Guerre Mondiale
  • Tour 2: De la Tour de Protection à la Montagne de Décombres - ruines d'une tour de protection anti-aérienne de la Seconde Guerre Mondiale
  • Tour 3: Bunker, Métro, Guerre Froide - bunkers anti-atomiques de la Guerre Froide
  • Tour M: Le Mur et ses Failles - celui que j'ai effectué, évoque la fuite d'habitants de la RDA via des tunnels souterrains
Prix:
Tarif normal : 10 €
Tarif réduit : 8 €
Tarif enfant : 6 €

Durée de la visite : 1h30 à 2h

NB: les photos de cet articles ont été prises sur le site de Berliner Unterwelt, les appareils photos étant interdit lors des visites.




mardi 27 novembre 2012

J'ai fait du stop à Berlin - et j'en suis pas morte

Je sais, je sais, j'avais promis d'écrire un article sur les marchés de Noël berlinois, qui viennent d'ailleurs d'ouvrir aujourd'hui. Honte à moi, ce ne sera pas un article sur les marchés de Noël de Berlin que vous aurez. Mais j'ai une bonne excuse pour ne pas avoir fait ce que promis: je suis partie en stop en Pologne ce week-end. De Berlin à Varsovie, en passant par Frankfurter Am Oder et Poznan, en 6 heures. Et devinez quoi? Non seulement je ne me suis fait ni violée, ni torturée, ni découpée en morceaux, mais je me suis aussi marrée et j'ai voyagé dans des voitures de luxe. La méga classe. Petit récit de mon aventure et des quelques astuces que j'ai glandé en chemin.

Faire du stop: mais qui a eu cette idée folle?

C'est l'AEGEE Berlin !

C'est la faute de l'AEGEE Berlin. La quoi? L'AEGEE Berlin, voyons ! Le bureau berlinois de l'Association des Etats Généraux des Etudiants d'Europe. Une organisation qui regroupe, donc, des étudiants (mais aussi des non étudiants, dont moi, par exemple) et qui est présente dans plus de 200 villes et 40 pays européens. De Lisbonne à Moscou et d'Helsinki à Tenerife, vous retrouvez les bureaux de ce réseau européen, interdisciplinaire et laïque, qui organisent des événements, des rencontres, des animations et participent à la créativité et aux rencontres internationales.
Donc l'AEGEE Berlin a décidé, à Berlin, d'organiser un concours de stop entre Berlin et Varsovie. Par équipe de deux, les participants devaient rejoindre la capitale polonaise, en utilisant UNIQUEMENT le stop. L'équipe gagnante serait la première arrivée à Varsovie.
Au départ, 6 équipes. A l'arrivée, seules deux équipes ont réussies à faire Berlin-Varsovie, uniquement par stop. Dont la mienne. Genre, j'suis super fière, quoi !

Une belle aventure

Mon bilan de ce voyage en stop est sans appel: GENIAL ! Pas cher, jolies rencontres, on a même voyagé dans des berlines de luxe tout en cuir avec ordinateur embarqué intégré (me demandez pas quelles voitures, j'y connais petzouille en bagnole) et en plus, c'était plus rapide que le Berlin-Warszawa Express qui fait la liaison Berlin Varsovie en 6 heures (sans compter l'habituel retard de 20 minutes à 4 heures) (oui, ce train a 4 heures de retard, et la PKP (la compagnie des trains polonais) trouve ça touuuut à fait normal) (mais p'têtr que ça fera l'occasion d'un autre article).

Même si je conçois que cela est légèrement relou de se retrouver, pouce en l'air, près d'une bretelle d'autoroute dans la banlieue grise de Berlin, Frankfurter Am Main ou Poznan, à se peler les miches en espérant que quelqu'un s'arrête, j'ai aimé rencontré l'ostalgique Wolfgang qui se plaignait de l'augmentation des prix depuis la réunification, le Monsieur Polonais Qui Ne Parle Pas Mais Nous Depose A Un Endroit Super Pratique Pour Trouver La Voiture Suivante, Tomasz le polonais limite mafioso qui conduisait une BMW flambante neuve et vivait son IPhone à l'oreille et Lukasz, le papa germano-polonais, qui retournait, pied au plancher de son Audi toute neuve, rejoindre sa famille à Varsovie après une semaine de travail à Berlin.

J'ai aimé être debout dans la station essence près de Poznan, à râler après les voitures qui ne nous prenaient pas, alors qu'on était loin de tout, qu'il faisait nuit et qu'il y avait du brouillard et qu'en plus, j'avais faim et froid.
J'ai aimé rencontrer une plaque d'immatriculation française et parler avec le conducteur qui était en fait un lituanien rentrant au pays (d'ailleurs, je me demande si c'était sa voiture...)
J'ai aimé quand Lukasz nous a demandé l'adresse de notre destination, et nous y a amené direct, même si cela lui faisait un détour et que sa femme et ses deux enfants l'attendaient.
J'ai aimé quand Wolfgang nous a expliqué comment réussir à se faire prendre en stop à Berlin (à Michendorf d'ailleurs) et nous a raconté son Berlin des années 50 - même si j'ai pas tout compris, il avait un accent de ouf en allemand.

L'AEGEE prévoit une autre course début 2013 en direction de Dantzig (ou Gdansk en polonais). Je crois que j'en serais !

Arrêtons d'avoir la trouille ! Le stop, c'est super !

Ma moitiée m'a fait un scandale quand je suis partie. Elle a essayé de me dissuader avec toutes les histoires d'horreurs possibles et imaginables à propos de personnes enlevées, violées, tuées, découpées en morceaux, alors qu'elles faisaient de l'auto-stop. 
J'suis quand même partie !

Mon expérience de l'auto-stop de ce week-end, entre Berlin et Varsovie, m'a montré qu'il n'y avait qu'à se lancer et respecter quelques règles de bon sens pour faire de ce type de voyage, une aventure unique et enrichissante. Et que l'impression de peur est souvent peu justifiée. Même s'il faut faire attention.
Un grand sourire, un carton avec la destination, et surtout, ne pas avoir l'air de sentir mauvais, et les gens pleins de bonnes intentions s'arrêteront. Une bombe lacrymo et quelques règles de sécurité (voir plus bas), et vous éviterez les lourds et les psychopathes.
J'encourage les auto-stoppeurs en herbe de consulter le WikiHiki, l'encyclopedia participative du Hitchhikeur, pleines de bons conseils rassurants et sensés, et auxquels on ne pense pas toujours !

Faire du stop à partir de Berlin

Je ne vais pas dire que je connais maintenant tout sur le stop, ce serait présomptueux de ma part. Mais si l'envie vous prend de faire du stop voici quelques astuces utiles, pour le faire en (presque) toute sécurité.

Partir de Michendorf pour être sûr de trouver une voiture rapidement

Faire du stop à partir de Berlin est assez facile. Surtout si vous voyagez vers l'est. Les gens vous prennent rapidement, à condition que vous soyez placé au bon endroit. Le bon endroit, c'est la clef du stop au départ de Berlin.

Mon coéquipier et moi avons choisi de partir de Wildau. L'idée n'était pas mauvaise: sortir de Berlin par S-Bahn pour rejoindre le Berliner Ring, soit l'équivalent du périphérique parisien. Toute personne allant vers la Pologne, venant de Berlin (ou de l'ouest de Berlin) choisira de prendre le ring, car le berliner ring contourne la ville (et est donc plus rapide). La possibilité d'être pris en stop est donc plus élevé que de faire du stop directement à l'intérieur de Berlin.

Mais on a attendu une heure - et c'est pour ça qu'on a perdu. Hé oui, on n'avait pas remarqué, mais à Wildau, les voitures ne descendent pas du ring pour aller à la station essence, elles tracent la route direct vers Frankfurt am Oder ou ont déjà fait le plein sur l'aire d'autoroute de Michendorf. De plus, on n'était pas situé à l'entrée de l'autoroute, mais légèrement avant, ce qui fait que nombres voitures n'étaient pas pertinentes par rapport à notre destination.

Les autres équipes ont confirmé: lAutobahnraststätte Nord 1 de Michendorf est ZE place pour être pris en stop. Quelque soit votre destination! Et ce, même s'il semble que c'est trop à l'ouest par rapport à la Pologne, à cet endroit vous êtes sûr de trouver un véhicule rapidement.

Pour rejoindre Michendorf à partir de Berlin, il vous faudra prendre le S7 jusqu'à Wansee et changer pour un train régional: soit le RE7, direction Bad Belzig soit le OE33, direction Jüteborg.
Pour plus d'infos sur les horaires des S-Bahn, des trains, et des possibles connexions jusqu'à Michendorf, consultez le site de la BVG.
Il vous faudra ensuite marcher une vingtaine de minutes pour rejoindre la Autobahnraststätte Nord 1. Vous pouvez voir le chemin sur la photo ci-dessus ou le consulter directement ici.

Les 6 règles du voyage en stop réussi

Je ne vais pas dire que je connais maintenant tout sur le stop, ce serait présomptueux de ma part. Mais si l'envie vous prend de faire du stop voici quelques astuces utiles, pour le faire en (presque) toute sécurité.

  1. Avant de partir, vérifiez le chemin que vous souhaitez prendre, au moins approximativement, afin de pouvoir demander au conducteur de vous laisser aux endroits clefs: aires d'autoroutes, stations essence, bretelle d'accès à l'autoroute. Mais aussi pour pouvoir être sûr que votre conducteur vous emmène au bon endroit...
  2. Partez à deux. Le groupe n'est pas trop grand pour être pris et vous avez moins de risque de disparaitre dans la nature que quand vous êtes tout seul
  3. Partez avec un mec. Il est malheureux de dire ça au 21ième siècle, mais on vous cherchera moins d'ennuis si vous êtes avec un représentant de la gente masculine.
  4. Informez un de vos amis, membres de la famille ou connaissance, des étapes de votre parcours et donnez des mises à jour régulièrement: sms quand vous entrez dans une voiture, coup de fils toutes les 2 à 3 heures pour dire où vous en êtes etc.
  5. Envoyer le numéro de la plaque d'immatriculation par sms et l'heure et le lieu de votre pick-up, au cas où.
  6. Fiez-vous à votre feeling: si vous le "sentez mal", refusez de monter. Vous avez le droit de dire non, ou même de dire que vous êtes arrivés à destination, même si ce n'est pas vrai.

Et vous, avez-vous déjà voyagé en stop?

jeudi 8 novembre 2012

Les 6 hotels insolites de Berlin pour un voyage pas comme les autres

Berlin fourmille d'établissements hoteliers: hôtels, auberges de jeunesse, hotels-bateau... il est difficile d'y faire son choix parmi la masse.
Après notre article sur les différentes possibilités pour réserver à Berlin, nous vous avons fait une sélection des hôtels insolites de la capitale allemande les plus à même d'attirer votre attention et de faire de votre séjour, un voyage encore plus amusant et insolite !

Et comme à l'habitude: n'hésitez pas à nous donner des adresses d'hôtels insolites que vous avez essayés à Berlin, qu'on les ajoute à la liste, soit en nous contactant directement ou en nous informant sur Facebook ou Twitter !

Joyeux, déjantés et à petits prix : les auberges de jeunesse Baxpax


baxpax-berlin-autrement-hotels-insolitesLes établissements BaxPax sont bien connus des visiteurs déjantés à petit budget. Au nombre de trois, chacune de ces auberges de jeunesse arbore originalité et déco festives à prix - à partir de 8€ le lit. Le baxpax Mitte Hostel, tout d'abord, propose des chambres à thème dans le quartier montant de la ville, Wedding. De la chambre Fruit of the Loom, aux couleurs de l'arc en ciel, au thème de la coccinelle, votre séjour sera unique pour sûr - et les couleurs de votre chambre pallieront aux gris du ciel, pour un peu que vous veniez à la morne saison.

dormir-voiture-coccinelle-hotel-insolite-berlinSon cousin, le Baxpax Downtown est encore plus fun. A 500 mètres de l'Île aux Musées,  il offre l'accès à une terrasse sur le toit: évidemment, soirée bikini, piscine en plastique et autres baby-foot sont de rigueur.

Le petit dernier du trio est à Kreuzberg et sûrement le plus connu d'entre tous: au BaxPax de Kreuzberg, vous pouvez passer la nuit dans une coccinelle. Mais noooon, pas l'insecte, mais bien la voiture !

Huttenpalast: dormez dans une caravane en plein Berlin


Cet établissement est très en vogue en ce moment, légion sont les articles qu'on peut lire à longueur de blog ou de magazines en ligne  ou de rédaction. Au détour d'une rue de Neukölln, vous trouverez ces 3 jolies caravanes typique des années 70. 

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Petite Soeur, Brise Coeur ou Nid d'hirondelle, à chacune son petit nom très poétique et son décor intimiste. A 60€ la nuit pour 2 personnes, c'est un tarif qui reste attractif, surtout lorsque 'on considère le cadre presque champêtre du lieu, dans un quartier très proche du centre. A ce prix-là, il vous faudra cependant partager des douches communes et apprécier de prendre son petit déjeuner en pyjama (sur la terrasse, quelque soit la saison...) avec tout le monde - comme en vrai camping, quoi, super, non? Vous pouvez aussi louer des chambres plus classiques ou décider de séjourner dans une cabine en bois.


Un petit coup de Ostalgie pour vos vacances

Le Das DDR Hostel, ce qu'on pourrait traduire par Ostel est un hôtel 1 étoile situé près d'Osbahnhof. 
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Bien que situé dans l'ancien Berlin Ouest, cet établissement vous ramène droit en RDA (on n'est plus à une contradiction prête pour vendre des chambres). Décoré dans un mode typiquement socialiste (qui a dit moche?), avec des tapisseries d'un autre temps, un mobilier minimaliste, un portrait de Lénine au mur, et même un vieux transistor sur la table basse, c'est plus que du dépaysement qu'on vous propose, mais carrément un voyage dans le temps. Dommage que Daniel Brühl ne soit pas fourni avec la chambre (qui par ailleurs coûte à partir de 23€ la nuit). Autre avantage: cet hôtel est en plein milieu du quartier des boîtes de nuit. De votre lit au Berghain, il n'y a que 10 minutes !

Dormez dans une oeuvre d'art au Arte Luise Kunsthotel

arte-luise-kunsthotel-berlin-autrement-insoliteLe Arte Luise Kunsthotel est souvent décrit comme une "galerie où l'on dort". Classé monument historique, toutes les chambres ont été entièrement aménagées par un artiste différent, rendant chacune d'elle unique et surprenante. L'unité de cet hôtel réside dans la qualité artistique du concept et de la réalisation de l'aménagement. Du surréalisme au country type en passant par la chambre cabaret avec danseuse en petite tenue sur le mur, vous trouverez forcément chambres à votre goût parmi les 48 que proposent l'établissement. Si le Lobby semble un peu austère, des sculptures qui y sont exposées sont toutes des oeuvres originales. La cage d'escalier est parcouru de maximes philosophiques, probablement sensées inspirer le voyageur. Prix dès 80€ la nuit. 

Le plus connu de la capitale: le Propeller Island Hotel

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Dormir dans un cercueil, dans une cellule de prison ou une cage, ça vous semble fou et impossible (à moins que vous ne soyez un détenu, un vampire ou un animal sauvage)(ou les trois ensemble) Hé bien tout ça est possible au Propeller Island Hotel. Situé près du Kürfustendamm, cet établissement a 30 chambres complètement uniques. L'ambiance du lieu est aussi très particulière: les voyageurs sont invités à accrocher à leur porte « Viens voir ma chambre et montre moi la tienne » plutôt que « Ne pas déranger », histoire que les visiteurs voient le plus de chambre différentes possibles. Certaines chambres requièrent un mode d'emploi, donné à l'arrivée sur place. Ce serait dommage de décapiter votre femme dans la chambre 34, destiné aux couples au bord du divorce, où il suffit d'abaisser un levier pour séparer le lit commun en deux lits différents.

Dormez dans un bateau-hôtel au coeur de la capitale allemande

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Amarré sur la Spree en plein milieu de Berlin et du quartier très mouvementé et animé de Waschauer Strasse, l'Eastern Comfort Hostel Boat vous permet de dormir comme des marins. Tous les mercredis, une fête multiculturelle est organisée sur place. Je ne connais personne qui ai séjourné ici, et je n'ai moi-même jamais essayé ces cabines, mais j'ai été à leurs soirées totalement déjantées, et je peux vous dire que ça vaut le coup. J'ai aussi entendu dire, plutôt par des gens que je qualifierais de "d'jeuns" que l'endroit était cool et génial. Bon. A essayer, quoi. Et avec un peu de chance, vous aurez la cabine qui donne sur l'Oberbaumbrücke, le pont le plus beau de la ville (et ancien point de passage entre Berlin Est et Berlin Ouest).

Lequel preférez-vous? En avez-vous d'autre à nous conseiller?





dimanche 28 octobre 2012

Berlin: des becs à gaz historiques prêts à sombrer dans les ténèbres

Réverbères à Gaz: un héritage historique berlinois

En marge du Festival des Lumières de Berlin se joue une bataille que le grand public ignore. Sous les spots gigantesques et les animations lumineuses qui ornent la Porte de Brandenburg, personne ne fait attention à l'éclairage public – pourtant, les réverbères sont en plein spots au Sénat Berlinois.

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Modellleuchte bei Nacht und bei Tag ©Gaslicht-Kultur e.V.

A l'instar des pavés parisiens, les becs de gaz de Berlin font partie du charme de la capitale allemande. La ville compte près de 44 000 becs de gaz, dont certains âgés de plus d'un siècle. Cela représente tout de même plus de la moitié des lampadaires à gaz existant dans le monde. Pour ceux qui sont familiers avec la ville, on les retrouve beaucoup sur l'île aux musées, mais aussi dans quasiment toutes les rues de Berlin ouest.

Les becs à gaz berlinois sont un peu les gondoles des Vénitiens et les bus impériaux de Londres. Rescapés des deux guerres pour certains, ils représentent tout le charme allemand et leur savoir-faire industriel. Des berlinois se sont réunis en association pour défendre l’éclairage de leur ville: Gaslicht-Kultur e.V. essaie de mobiliser les troupes contre le projet de loi.


Les réverbères berlinois: un patrimoine qui coûte cher

L'agurment avancé par le sénat de Berlin pour l'arrêt de l'éclairage au gaz est le coût engendré pour la ville en terme financier et écologique. 
La lumière des réverbères à gaz est incandescente et contribue certes au charme de cette ville (oui oui, j'abuse un peu du mot "charme"), mais c'est en moyenne 546 euros par an et par réverbère que la ville dépense, contre 43 euros pour un éclairage électrique.  Petra Rohland, membre du Sénat Berlinois, estime ainsi que plus de 3 millions d'euros pourraient être économisés chaque année (et avec ça, ils pourraient p'têtre raccorder ma rue à la fibre optique, non?)
Quant au rendement des lampadaires à gaz, il reste plus que médiocre: un lampadaire à gaz, c'est près de 1 000 watts dépensés pour un éclairage modeste, là où l'électricité n'a besoin que de 27 watts. Et ce, sans compter les coûts de production et d'acheminement des deux énergies.

L'argument avancé en faveur de l’éclairage au gaz, mise à part son patrimoine historique tellement précieux, c'est que la lumière des réverbères à gaz est plus douce que celle produite par l’électricité, et présente le double avantage de ne pas éblouir les gens ni d’émettre de rayonnement ultraviolet pertubant pour les insectes. 

En 1990 le sénat avait déjà essayé de faire passer une loi en force pour moderniser les lampadaires à gaz, mais avait dû céder devant la pression des berlinois. Cela va-t-il encore une fois être le cas?

Berlin mur lumière lampadaire
Vingt ans après la chute du Mur de Berlin, la différence entre Berlin Ouest et Berlin Est est encore visible de l'espace

25 millions pour moderniser l’éclairage au gaz

C’est ce que coutera le projet pour la modernisation des 8400 lampadaires inclus dans ce programme et devrait être rentabilisé sous 5 ans. Selon Jutta Matuschek, responsable des transports et députée de gauche, cette solution suffirait à faire les économies les plus importantes, pour l'instant. Mais l'association Gaslicht-Kultur e.V., ne l’entend pas de cette oreille.  Pour eux, le projet coûterait largement plus !
C’est le bras de fer entre ces deux là, d’ailleurs: Gaslicht-Kultur e.V. se défend à coup de sites Internet, de pétition en ligne (si vous voulez signer d'ailleurs, c'est ici) et de publications soutenant que la plupart des Berlinois tiennent à leur éclairage au gaz. Pour être honnête, aucune sondage ne soutient cet argument, mais admettons.


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©Progaslicht.de

Cette situation rappelle le désastre de l’aéroport de Tempelhof: en 2008, un réferendum à Berlin avait montré à quel point les Berlinois ne voulaient pas détruire ce bâtiment de l’aéroport. Sous pression de l’opinion public, le bâtiment a été épargné. Maintenant, il est completément à l’abandon et rien n’en est fait, même si les pistes d'atterissage ont été transformée en superbe et gigantesque parc.
Même histoire avec les lampadaires à gaz: les allemands y tiennent, mais en attendant, ça coûte un bras à financer – et Berlin est pauvre! 


Alors, où en est le débat sur les lampadaires à gaz à Berlin?

Pour Sénat, l'affaire est classé: les lampadaires au gaz doivent être abattus.
Pour Gaslicht-Kultur e.V., il doit être maintenu. Cette association prévoit même d'aller demander à l'UNESCO la classification des réverbères berlinois au registre des sites du patrimoine mondial.
Une situation tendue sur fond de crise financière, ce qui n'améliore rien à la situation.

Une solution pourrait cependant émerger avec la technologie Braun, qui fournit des pièces de rechange. Cette société a en effet développé des diodes compatibles avec les vieux lampadaires à gaz et qui émettraient la même lumière douce, tout en restant économiques et écologiques.

Peut-être un moyen de concilier l'héritage du passé avec les besoins du présent?