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mercredi 25 septembre 2013

Les bonheurs de la coloc berlinoise


Annette, auteure du blog Salon de thé berlinois, est l'invité de Rainbow Berlin aujourd'hui. Ayant vécu 7 ans en Allemagne, elle a développé une connaissance assez poussée des WG, les fameuses colocations si connues et si prisées des étudiants de tout poil qu'elle partage aujourd'hui avec tous nos lecteurs.

Si en France, les étudiants ont tendance à être parqués dans les cages à lapin qu’on appelle plus communément les cités universitaires, les Allemands, eux, se la jouent « gemütlich » et s’organisent à plusieurs pour organiser des WGs (Wohngemeinschaft = colocations) dans des appartements parfois vraiment énormes et souvent très bien équipés. Je me souviens à Brest de mon petit 9 m² humide et mal isolé, des trois douches et trois toilettes pour 30 personnes. Venir en Allemagne a vraiment changé ma vision de la vie étudiante : appartements spacieux, cuisines mieux équipées que chez mes parents, soirées inoubliables avec des caisses de bières et salades de pommes de terre typiquement allemandes
D’aussi loin que je me souvienne, sur mes 7 ans passés en Allemagne, j’ai vécu dans plus de 15 WG différentes, dont 5 dans le quartier de Neukölln, rien que l’année dernière. Je suis passée de la superbe chambre de 30 m² à Richardplatz pour 250 euros/mois à la chambre miteuse à côté du ring de la Sonnenallee, où les mecs bourrés s’égosillaient et hurlaient leur désespoir les nuits de pleine lune.

Voici quelques portraits typiques et atypiques de colocations que tu pourrais avoir si un jour tu viens habiter à Berlin

La coloc bohème et artiste

C’est généralement la coloc que je préfère ! On vit dans un véritable bordel artistique : les colocs à la fantaisie sans limites t’entraînent dans un monde féerique et fascinant et te donnent donc un pass pour découvrir la scène artistique de Berlin, très déjantée et excentrique. C’est ainsi que j’ai connu un danseur sur échasses, une jeune fille qui faisait du clown acrobatique, un poète maudit, une violoniste et un travesti célèbre à Neukölln. Ce genre de coloc est très répandu à Berlin et vous donnera une vision très alternative de la vie. Avec un peu de chance, tu tomberas sur un DJ qui te donnera des entrées VIP dans les bons clubs de Berlin ;)

La coloc anti-

Ils sont anticapitalistes, contre la société de consommation et privilégient le « fair trade », le bio ainsi que le fait main et il faudra t’y adapter. Leurs règles sont très strictes, même si c’est un mode de vie alternatif très intéressant. J’ai eu une coloc qui était végétalienne, qui faisait de l’art avec les déchets, prenait des douches froides sans savon, n’allait jamais chez le médecin et rejetait la société en bloc. Elle bossait dans une sorte de communauté indépendante de l’Etat. J’ai eu aussi les colocs féministes pur et dures, avec du poil aux jambes (façon de parler), qui rejetaient les hommes comme si c’était de véritables parias. Eh Oui Messieurs, il faudra vous habituer à une société berlinoise assez féministe ! Généralement, le coloc anti- te regarde avec un air de mépris, car toi, tu es la petite consommatrice de base qui bosse dans une société de marketing web, et se cale dans son canapé bien confortablement le soir venu pour regarder ses séries américaines débiles à la TV. Oui, à Berlin, la normalité est TERRIBLEMENT ennuyeuse.

La coloc des éternels étudiants

Tu peux parfois tomber avec des étudiants de plus de trente ans, ce qui fait tout de même un sacré décalage car en France on a tendance à accomplir notre parcours étudiant d’une traite et à avoir fini vers 24-25 ans ! Les étudiants allemands prennent un peu plus leur temps : ils partent un an à l’étranger, ils font une année civique, bossent quelques temps ailleurs ou rejettent simplement leur semestre à l’année prochaine si jamais la paresse les prend au dépourvu. Pas de stress. Ils se lèvent à pas d’heures et vivent à plus de trente ans, toujours au rythme des petits jeunots, nuits blanches à la clé, sans compagnon (ou alors des aventures d’un soir) ni bébés braillants.

L’auberge espagnole

L’auberge espagnole représente généralement la colocation à plus de 6 personnes dans un même appartement. C’est souvent le bordel, personne ne fait la vaisselle ni ne tient compte du Putzplan (le plan de ménage), mais tout de même qu’est-ce qu’on se marre ! Généralement c’est une coloc très colorée et tolérante avec des gens venus de tous les horizons où la vie en communauté est une fête perpétuelle. C’est cool quand on est dans le même état d’esprit, ça peut devenir très envahissant quand on a des obligations. Par contre, c’est le meilleur moyen de te faire pleins de potes dès ton arrivée et de te créer une bonne connexion à Berlin, dans une atmosphère chaleureuse où l’ennui n’a pas sa place.

Le coloc rigide

C’est tout le contraire de l’Auberge espagnole : en effet, le coloc maniaque n’aime pas vraiment t’avoir dans les pattes et ne supporte pas que tu touches à ses affaires. Tu es juste là pour payer ta part du loyer, point barre. Attention : une poêle non nettoyée ou une simple tâche peut mener à une situation de crise imminente ! Les mecs seront d’ailleurs priés de ne pas pisser debout dans les chiottes (je sais, c’est assez castrateur). Il n’est donc pas très facile de se sentir comme chez soi et on a qu’une envie : se réfugier dans sa chambre pour ne pas croiser l’autre. Par contre, il te prévient directement dans son annonce qu’il ne veut rien avoir à faire avec toi. Si tu pars dans la même optique, alors pourquoi pas ?

La coloc avec extrawurst

Il existe enfin de drôles d’annonces de WG. Une copine avait par exemple visité une WG FKK (naturiste) qui n’acceptait que les gens tous nus. Brrr, en tant que petite française prude, non, je ne me vois pas cuisiner des Spätzle et boire une Becks à table en tenue d’Eve, entourée d’inconnus. Une autre amie m’a rapporté le cas de ce type qui te faisait payer la chambre pas chère, mais en échange tu devais lui fournir un paiement… en nature. Je ne sais pas si c’est un mythe urbain mais c’est quand même un peu glauque !


Et toi, as-tu d’autres expériences particulières WGistes à raconter ?





2 commentaires:

  1. voici un truc que je regrette pas de Berlin... c'était ma 4e année en coloc de ma vie, et je dois dire que c'était une de celles que j'ai le moins aimées.. bon l'appart était top, bien situé et les colocs pas chiants.. mais pas de vie de coloc quoi. on se disait bonjour/bonsoir, on me demandait parfois comment allait le taff.. mais bon stop. Mais bon on avait un grand écart générationnel entre les "etudiants de 30 ans" et ceux de 20..
    bref on partageait pas grand chose.. si ce n'est un loyer.

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  2. Pour ma part, j'en suis à ma troisième colocation dont 2 ans avec la même personne sur Berlin. C'est assez bizarre, on ne se croise que très tard après le boulot pour savoir comment nos journées s'étaient passées et ça ne va pas plus loin. Il arrive qu'on organise des dîners en réunissant nos amis respectifs, mais après tout, on n'arrive pas à avoir le même délire ou être plus proche et je ne pense que ni elle, ni moi souhaite y mettre tous ses efforts. Tant qu'on reste sur la même longueur d'onde au niveau des ménages et tout ce qui concerne l'appart, ça nous arrange toutes les deux!

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