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vendredi 16 novembre 2012

Les Français ont la vie dure à Berlin.

français-berlin-la-croix-integrationOui, je sais, je suis à la bourre, puisque l'article dont je vais vous parler date du 1 Novembre 2012. Lequel? Mais voyons, celui de La Croix, qui chouine et se plaint que la vie à Berlin, c'est difficile pour les pauvres pitits Français.

Il est très important que vous sachiez que je ne suis pas une fan de La Croix. Un journal catholique et de droite, c'est loin d'être mon style de lecture. Mais à l'heure d'internet, impossible d'échapper à leur article "La difficile intégration des Français de Berlin" quand on veut rester informer de ce qui se passe à Berlin et sur Berlin (et si possible en langue française, vu que le schleu, c'est pas facile à lire).
J'ai envie de bitcher dessus grave. Excusez moi du ton peu cavalier, c'est la faute au vide intergalactique de "l'article" de La Croix. Alors j'vais bitcher grave. Parce que moi, je ne suis pas une princesse qui a un ex qui lisait La Croix, donc je peux en dire tout le mal que j'en veux.

Le marché du travail (à Berlin) n'est pas attrayant. Il faut vraiment déployer une très grand énergie pour se faire une place.

Je ne sais pas dans quel univers parallèle vit le journaliste qu'a pondu ce truc, mais pour autant que je sache, quelque soit le pays en Europe, trouver du boulot - et du boulot qui paie décemment - c'est pas facile. Que ce soit Berlin ou Racquighem, le taf, y'en a peu et faut se vendre aux recruteurs, courir après les offres sur tous les supports possibles, faire jouer ses connexions même pour un boulot de caissière (pardon, hôtesse d'accueil) dans un supermarché minable, exploser le forfait du portable pour rappeler le mec qui a fait l'entretien dans l'heure et sortir tout l'attirail du harceleur pro pour se faire entendre, voir, lire et remarquer par les RH. Y'a qu'à voir cette jeune diplômée, franco-française s'il en est, vivant dans la plus merveilleuse ville du monde, Paris, avec un diplôme d'école Supérieure dans la poche. Nan, elle a paaaas de problème à trouver du boulot. Du tout !

Ne pas parler allemand est un gros frein à l’intégration

Non, sans blague? Genre, en Allemagne, faudrait parler allemand. Boudiou, que je suis surprise.
Est-ce qu'en France, pays de chauvins et de l'exception culturelle, on peut trouver du travail sans parler Français? Non, mais je veux dire un travail correct, hein, pas dealer à la cité des 4000. Ben je crois pas. Alors je ne vois pas en quoi c'est une nouvelle étonnante de s'attendre à ce que les gens parlent allemand en Allemagne. Ca tombe même un peu sous le sens.

A Strasbourg, je travaillais comme documentaliste pour un fonds ancien, se souvient-il. C’était passionnant. 


Au risque d'être méchante: si t'avais un boulot passionnant là-bas, pourquoi t'es parti?
Et au risque d'être encore plus méchante: si c'était si bien, pourquoi t"y retourne pas?
L'Allemagne, tu l'aimes ou tu la quittes, hein. (oui, c'est de la l'humour) (je précise parce que ça n'a pas l'air si évident, comme ça, à l'écrit)

« Les Français s'auto-dénigrent. Ils pensent que l'Allemagne a tous les avantages. Ce n'est pas vrai! D'ailleurs, beaucoup repartent vite. Berlin est une ville de création, une ville de passage »

L'Allemagne n'a pas tous les avantages. Aucun pays, aucune ville n'a tout les avantages. La France est bien sur certains points, et nulle sur d'autre. Ca dépend de ce qu'on est venu chercher dans la capitale berlinoise.  Il y en a pour qui faire passer la qualité de vie avant le montant de leur salaire est important. Berlin est LA ville pour ça. Il y en a qui viennent parce qu'avoir une sexualité différente, c'est difficile ailleurs. Berlin est LA ville pour ça. Et il y a en a d'autres qui viennent pour étudier, pour être artiste, pour se trouver, ou pour se perdre.
Berlin n'est pas juste une ville de passage, c'est archi-faux. Ceux qui partent reviennent souvent, car ailleurs aussi, c'est dur, c'est la crise. Sauf qu'à Berlin, la crise, elle est plus supportable à vivre.


Alors d'accord, je me fais l'avocate du diable et je casse un peu La Croix (on a les plaisirs qu'on peut). Surtout que ce journal a publié un article sur les Français qui aiment vivre à Berlin et qui réussissent à Berlin (sauf que l'article commence mal, ils parlent à une nana qui va au marché au puces de Mauerpark. Qui va encore aux puces à Mauerpark, hein? Mis à part les touristes et les pickpockets, s'entend...) 

berlin-immigration-diversité N'empêche qu'il faut arrêter avec ces discours enflammés de toute sorte sur Berlin.  Berlin est et restera une terre d'immigration. C'est ce qui fait sa richesse et sa différence. D'ailleurs, la ville compte plus d'étrangers et d'habitants issus de l'immigration que d'Allemands. C'est dire ! Mais envisager un déménagement, surtout à l'étranger, ne doit pas se faire sur un coup de tête - ou ça peut se faire sur un coup de tête mais ça doit se préparer dans la foulée, au moins un minimum. 

Nombres sont les étrangers arrivant à Berlin sans savoir la moindre chose sur la ville, son histoire, ses habitants, sans savoir parler la langue ou avoir un projet professionnel, universitaire ou personnel à y développer et auquel s'accrocher. Alors oui, pour eux, c'est souvent pas facile. Et après, ils iront faire mauvaise presse, se plaindront de comme que c'est difficile ici et que c'était mieux avant, oui, bouh, sniff, le monde qu'il est dur.

Alors oui, arriver les mains dans les poches, et le nez dans le vent, ça amène des désillusions. Berlin ou pas Berlin.



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5 commentaires:

  1. L'intégration à une société reste un problème partout et pas seulement en Allemagne et à Berlin. Je suis personnellement à Berlin depuis 2 ans, je parle juste un peu allemand, mais je suis employée par une compagnie internationale, où l'anglais est la langue qu'on utilise pour le business.
    Je pense que ça dépend aussi du domaine dans lequel on veut travailler, à Berlin. Je pense qu'en archéologie, on trouvera moins de place qu'en webmarketing par exemple, ou dans le service client

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  2. Surtout que moi j'ai exactement le sentiment inverse à ce journal-->dur de trouver un travail à Berlin quand on est francais? QUOI?! j'ai déjà exercé ou suivi des formations pour 5 métiers différents!!! jamais une personne avec aussi peu d'epxperience professionnelle que moi aurait eu moyen de trouver autant de jobs en France. Ajoutons à cela que je parle allemand de façon approximative: or j'ai trouvé du taff à 5 reprises! Il suffit de se bouger un peu et le travail se trovue très facilement: après il ne tient qu'aux gens de le garder!

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    1. Disons que, oui, y'a du travail à Berlin, mais pas payé, quoi. J'vois, dans ma branche, y'a des offres à la pelle - mais ils payent, au mieux, 400 euros par mois.
      Je n'irais pas jusqu'à dire que le travail se trouve "facilement"; mais je n'irais pas dire que c'est pire qu'en France. Ca dépend aussi des domaines (ma moitié, 6 mois pour trouver du travail dans la nano-biologie), et de ta capacité à faire des concessions (genre travailler dans un call-center quand t'as fait des études de droit, ben moyen, quoi, mais ça paye les factures)
      Et ça dépend aussi de ta chance, mine de rien.

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  3. Alors je suis bien d'accord avec toi quand tu dis que c'est NORMAL de devoir parler allemand en Allemagne pour trouver du boulot. C'est même pas du chauvinisme, c'est NORMAL. Heureusement que l'anglais ne suffit pas à trouver du boulot partout, en tant qu'étudiante de langues et cultures étrangères, ça me révolterait.
    Et puis si on commence comme ça on peut aussi critiquer le Luxembourg alors, qui par exemple, ne donne de poste CDI dans la fonction publique qu'aux personnes qui maîtrisent le luxembourgeois...Et moi, jtrouve ça encore une fois normal, car vouloir bosser dans un pays c'est aussi faire l'effort d'apprendre la langue du pays. Basta. :-)

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    1. Ah, tiens, je ne savais pas, pour le Luxembourg.
      Ce serait triste, non, si on pouvait vivre tout autour du monde en ne parlant qu'anglais?

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