Je sais, je sais, j'avais promis d'écrire un article sur les marchés de Noël berlinois, qui viennent d'ailleurs d'ouvrir aujourd'hui. Honte à moi, ce ne sera pas un article sur les marchés de Noël de Berlin que vous aurez. Mais j'ai une bonne excuse pour ne pas avoir fait ce que promis: je suis partie en stop en Pologne ce week-end. De Berlin à Varsovie, en passant par Frankfurter Am Oder et Poznan, en 6 heures. Et devinez quoi? Non seulement je ne me suis fait ni violée, ni torturée, ni découpée en morceaux, mais je me suis aussi marrée et j'ai voyagé dans des voitures de luxe. La méga classe. Petit récit de mon aventure et des quelques astuces que j'ai glandé en chemin.
Faire du stop: mais qui a eu cette idée folle?
C'est l'AEGEE Berlin !
C'est la faute de l'AEGEE Berlin. La quoi? L'AEGEE Berlin, voyons ! Le bureau berlinois de l'Association des Etats Généraux des Etudiants d'Europe. Une organisation qui regroupe, donc, des étudiants (mais aussi des non étudiants, dont moi, par exemple) et qui est présente dans plus de 200 villes et 40 pays européens. De Lisbonne à Moscou et d'Helsinki à Tenerife, vous retrouvez les bureaux de ce réseau européen, interdisciplinaire et laïque, qui organisent des événements, des rencontres, des animations et participent à la créativité et aux rencontres internationales.
Donc l'AEGEE Berlin a décidé, à Berlin, d'organiser un concours de stop entre Berlin et Varsovie. Par équipe de deux, les participants devaient rejoindre la capitale polonaise, en utilisant UNIQUEMENT le stop. L'équipe gagnante serait la première arrivée à Varsovie.
Au départ, 6 équipes. A l'arrivée, seules deux équipes ont réussies à faire Berlin-Varsovie, uniquement par stop. Dont la mienne. Genre, j'suis super fière, quoi !
Une belle aventure
Mon bilan de ce voyage en stop est sans appel: GENIAL ! Pas cher, jolies rencontres, on a même voyagé dans des berlines de luxe tout en cuir avec ordinateur embarqué intégré (me demandez pas quelles voitures, j'y connais petzouille en bagnole) et en plus, c'était plus rapide que le Berlin-Warszawa Express qui fait la liaison Berlin Varsovie en 6 heures (sans compter l'habituel retard de 20 minutes à 4 heures) (oui, ce train a 4 heures de retard, et la PKP (la compagnie des trains polonais) trouve ça touuuut à fait normal) (mais p'têtr que ça fera l'occasion d'un autre article).
Même si je conçois que cela est légèrement relou de se retrouver, pouce en l'air, près d'une bretelle d'autoroute dans la banlieue grise de Berlin, Frankfurter Am Main ou Poznan, à se peler les miches en espérant que quelqu'un s'arrête, j'ai aimé rencontré l'ostalgique Wolfgang qui se plaignait de l'augmentation des prix depuis la réunification, le Monsieur Polonais Qui Ne Parle Pas Mais Nous Depose A Un Endroit Super Pratique Pour Trouver La Voiture Suivante, Tomasz le polonais limite mafioso qui conduisait une BMW flambante neuve et vivait son IPhone à l'oreille et Lukasz, le papa germano-polonais, qui retournait, pied au plancher de son Audi toute neuve, rejoindre sa famille à Varsovie après une semaine de travail à Berlin.
J'ai aimé être debout dans la station essence près de Poznan, à râler après les voitures qui ne nous prenaient pas, alors qu'on était loin de tout, qu'il faisait nuit et qu'il y avait du brouillard et qu'en plus, j'avais faim et froid.
J'ai aimé rencontrer une plaque d'immatriculation française et parler avec le conducteur qui était en fait un lituanien rentrant au pays (d'ailleurs, je me demande si c'était sa voiture...)
J'ai aimé quand Lukasz nous a demandé l'adresse de notre destination, et nous y a amené direct, même si cela lui faisait un détour et que sa femme et ses deux enfants l'attendaient.
J'ai aimé quand Wolfgang nous a expliqué comment réussir à se faire prendre en stop à Berlin (à Michendorf d'ailleurs) et nous a raconté son Berlin des années 50 - même si j'ai pas tout compris, il avait un accent de ouf en allemand.
L'AEGEE prévoit une autre course début 2013 en direction de Dantzig (ou Gdansk en polonais). Je crois que j'en serais !
Arrêtons d'avoir la trouille ! Le stop, c'est super !
Ma moitiée m'a fait un scandale quand je suis partie. Elle a essayé de me dissuader avec toutes les histoires d'horreurs possibles et imaginables à propos de personnes enlevées, violées, tuées, découpées en morceaux, alors qu'elles faisaient de l'auto-stop.
J'suis quand même partie !
Mon expérience de l'auto-stop de ce week-end, entre Berlin et Varsovie, m'a montré qu'il n'y avait qu'à se lancer et respecter quelques règles de bon sens pour faire de ce type de voyage, une aventure unique et enrichissante. Et que l'impression de peur est souvent peu justifiée. Même s'il faut faire attention.
Un grand sourire, un carton avec la destination, et surtout, ne pas avoir l'air de sentir mauvais, et les gens pleins de bonnes intentions s'arrêteront. Une bombe lacrymo et quelques règles de sécurité (voir plus bas), et vous éviterez les lourds et les psychopathes.
J'encourage les auto-stoppeurs en herbe de consulter le WikiHiki, l'encyclopedia participative du Hitchhikeur, pleines de bons conseils rassurants et sensés, et auxquels on ne pense pas toujours !
Faire du stop à partir de Berlin
Je ne vais pas dire que je connais maintenant tout sur le stop, ce serait présomptueux de ma part. Mais si l'envie vous prend de faire du stop voici quelques astuces utiles, pour le faire en (presque) toute sécurité.
Partir de Michendorf pour être sûr de trouver une voiture rapidement
Faire du stop à partir de Berlin est assez facile. Surtout si vous voyagez vers l'est. Les gens vous prennent rapidement, à condition que vous soyez placé au bon endroit. Le bon endroit, c'est la clef du stop au départ de Berlin.Mon coéquipier et moi avons choisi de partir de Wildau. L'idée n'était pas mauvaise: sortir de Berlin par S-Bahn pour rejoindre le Berliner Ring, soit l'équivalent du périphérique parisien. Toute personne allant vers la Pologne, venant de Berlin (ou de l'ouest de Berlin) choisira de prendre le ring, car le berliner ring contourne la ville (et est donc plus rapide). La possibilité d'être pris en stop est donc plus élevé que de faire du stop directement à l'intérieur de Berlin.
Mais on a attendu une heure - et c'est pour ça qu'on a perdu. Hé oui, on n'avait pas remarqué, mais à Wildau, les voitures ne descendent pas du ring pour aller à la station essence, elles tracent la route direct vers Frankfurt am Oder ou ont déjà fait le plein sur l'aire d'autoroute de Michendorf. De plus, on n'était pas situé à l'entrée de l'autoroute, mais légèrement avant, ce qui fait que nombres voitures n'étaient pas pertinentes par rapport à notre destination.
Les autres équipes ont confirmé: la Autobahnraststätte Nord 1 de Michendorf est ZE place pour être pris en stop. Quelque soit votre destination! Et ce, même s'il semble que c'est trop à l'ouest par rapport à la Pologne, à cet endroit vous êtes sûr de trouver un véhicule rapidement.
Pour rejoindre Michendorf à partir de Berlin, il vous faudra prendre le S7 jusqu'à Wansee et changer pour un train régional: soit le RE7, direction Bad Belzig soit le OE33, direction Jüteborg.
Pour plus d'infos sur les horaires des S-Bahn, des trains, et des possibles connexions jusqu'à Michendorf, consultez le site de la BVG.
Il vous faudra ensuite marcher une vingtaine de minutes pour rejoindre la Autobahnraststätte Nord 1. Vous pouvez voir le chemin sur la photo ci-dessus ou le consulter directement ici.
Les 6 règles du voyage en stop réussi
Je ne vais pas dire que je connais maintenant tout sur le stop, ce serait présomptueux de ma part. Mais si l'envie vous prend de faire du stop voici quelques astuces utiles, pour le faire en (presque) toute sécurité.
- Avant de partir, vérifiez le chemin que vous souhaitez prendre, au moins approximativement, afin de pouvoir demander au conducteur de vous laisser aux endroits clefs: aires d'autoroutes, stations essence, bretelle d'accès à l'autoroute. Mais aussi pour pouvoir être sûr que votre conducteur vous emmène au bon endroit...
- Partez à deux. Le groupe n'est pas trop grand pour être pris et vous avez moins de risque de disparaitre dans la nature que quand vous êtes tout seul
- Partez avec un mec. Il est malheureux de dire ça au 21ième siècle, mais on vous cherchera moins d'ennuis si vous êtes avec un représentant de la gente masculine.
- Informez un de vos amis, membres de la famille ou connaissance, des étapes de votre parcours et donnez des mises à jour régulièrement: sms quand vous entrez dans une voiture, coup de fils toutes les 2 à 3 heures pour dire où vous en êtes etc.
- Envoyer le numéro de la plaque d'immatriculation par sms et l'heure et le lieu de votre pick-up, au cas où.
- Fiez-vous à votre feeling: si vous le "sentez mal", refusez de monter. Vous avez le droit de dire non, ou même de dire que vous êtes arrivés à destination, même si ce n'est pas vrai.
Et vous, avez-vous déjà voyagé en stop?
Tu me donnes trop envie d'en faire!
RépondreSupprimerJ'ai fait une fois du stop pour rentrer de soiree, alors que j'étais un peu dehors de Lyon.. mais wow, toi tu as carrément fait 6 heures, excellent!
Si je t'ai donné envie, tu n'as plus qu'à essayer alors !
SupprimerTu pourra revenir me dire comment ça s'est passé :D
Et tente un truc plus fou, genre Paris Budapest en stop. J'ai une amie qui a fait du stop entre ces deux villes, en 5 jours, elle s'est éclatée.
Comme quoi, les aprioris...